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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

2o A Roinville, une maison, et au-dessous de Roinville, quatre arpents de terre au moulin de la Mercerie, devaient des rentes d’avoine, et au domaine appartenait la ferme de la mairie de la justice et seigneurie de Beauvais, près Roinville.

3o A Sainte-Mesme, le seigneur, pour certains cens, les habitants, pour leur usage dans la forêt, avaient aussi quelques droits à payer.

4o Corbreuse devait des avoines pour semblable usage dans la forêt, et le « verdage » y était levé sur les maisons qui ne payaient point d’avoines.

5o Sonchamp, bien qu’éloigné de Dourdan, était toujours, par suite de titres fort anciens, demeuré l’un des débiteurs du domaine. Ses habitants et ceux des hameaux voisins devaient des avoines ; de plus, le « fouage » de la paroisse de Sonchamp rapportait 2 deniers par « chascun mesnage de la paroisse qui ne doibvent aucune avoyne, » et des foins étaient levés sur 840 arpents « ès quels les habitants de Sonchamp souloient prendre leur coustume et pasturages de leurs bestes, et dont, par arrest, ils ont esté débouttez[1]. »

6o La coutume de Launay et héritage de Grande était encore une de ces antiques redevances que les possesseurs du domaine s’étaient transmises et qu’il était devenu difficile de justifier.

7o Quelques terres avaient été aussi réunies au domaine par puissance de fief : c’est ainsi que s’expliquait la jouissance du revenu de la terre et seigneurie de « l’Eschanson »[2], et du fief appelé le fief de Sainte-Croix de la Bretonnerie.

Faisons mention, pour terminer, des profits de fiefs, des confiscations, aubaines et épaves excédant 10 livres parisis qui revenaient au seigneur ; du bénéfice des domaines usurpés à recouvrer, et de la nomination et provision des offices de judicature et de finance, conciergeries et geôles des prisons, etc., etc., et nous aurons, ce nous semble, mis sous les yeux du lecteur une nomenclature suffisante des articles constituant la recette du domaine de Dourdan proprement dit.

Perception des revenus du domaine. — Terriers. — La première condition, pour les nouveaux possesseurs du domaine de Dourdan, était d’avoir un bon terrier afin d’établir clairement leurs droits. On peut dire que tout le xviiie siècle fut employé à le compléter, qu’il ne fut jamais terminé, et ne servit à rien, puisque la révolution vint l’annuler. Les terriers sont toujours chose difficile à faire, et il reste le plus souvent certains points en litige qui les rendent inexacts. Ledomaine de Dourdan,

  1. Ces 840 arpents, jadis appelés « les Coustumes de Sonchamp, » avaient été adjugés au roi par arrêt du parlement, de février 1534. 420 arpents avaient été alors engagés par lui, pour 1,100 livres, à Jean Beaulieu et autres, en mars 1543. 220 avaient servi à faire un échange en octobre 1540. — Archives du Loiret, A. 1382.
  2. Vieux souvenir de l’échanson de Philippe-Auguste. La maison de la communauté à Dourdan était sous la censive du fief de l’Eschanson.