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CHAPITRE XIII.

§ III

PRINCIPALES CENSIVES PARTICULIÈRES SUR LE TERRITOIRE DES PAROISSES DE DOURDAN.


LA SEIGNEURIE DE ROUILLON

Fief de Rouillon. — Il est un de ceux qui intéressent le plus l’histoire topographique de Dourdan. Par sa censive et sa justice, il embrassait, en effet, la plus grande partie de la banlieue de notre ville, et pénétrait jusque dans ses murs.

Rouillon, aujourd’hui hameau de la commune de Dourdan, « sis en la paroisse de Saint-Germain de ladite ville, » est situé dans un repli de terrain, derrière Semont, sur le plateau qui domine la ville au nord. Son nom, qui était autrefois Roullon, paraît avoir pour étymologie le nom propre Rollo[1]. Très-anciennement possédée par un prêtre du nom de Pierre Bourguignon, qui la tenait lui-même de ses pères, cette terre fut donnée par lui, à la condition d’entretenir un religieux chargé de prier pour sa famille, aux chartreux de Paris, qui en jouissaient encore en 1287, et la vendirent à divers particuliers. Vers 1315, la plus grande partie du bois de Rouillon fut réunie à la forêt de Dourdan. Le plus ancien seigneur de Rouillon, connu par les titres, est Jean Cinguot, dont la veuve, Jeanne La Girarde, en rendit aveu au duc de Berry, seigneur de Dourdan, le 9 juin 1415, et le gendre Guillaume Aymery, avocat au Châtelet de Paris, en rendit aveu au roi le 29 avril 1467.

En 1473, Aymard de Poisieu, dit Capdorat, seigneur de Sainte-Mesme, acquit la terre de Rouillon de Guillaume Aymery, et sa petite-fille, Louise de Poisieu, l’apporta à la famille des l’Hospital, qui la conservèrent pendant deux siècles (aveu de 1539). Échangée un instant, en 1565, entre Henri de l’Hospital et Saladin de Montmorillon, écuyer[2], elle sortit de la maison de Sainte-Mesme en 1723, vendue par Élie-Guillaume de l’Hospital, comte de Sainte-Mesme, à Jacques-Michel Lévy, grand-bailli de Dourdan. Les enfants de celui-ci la cédè-

  1. Rouillon ayant, au siècle dernier, appartenu en partie aux seigneurs de Bandeville, nous avons puisé sur ce fief des détails assez complets, en dépouillant d’anciens titres et surtout l’inventaire des titres du marquisat de Bandeville, dont les trois registres in-folio nous ont été confiés avec la plus grande bienveillance par M. le comte de Pourtalès, propriétaire actuel de Bandeville et de la ferme de Rouillon.
  2. Hommage du 15 juillet 1582. — Archives de l’Empire, P. 8.98.