Page:Chronique d une ancienne ville royale Dourdan.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

mineux dossiers. Ils contiennent sur les propriétaires de Dourdan, notamment aux xiiie et xive siècles, des renseignements locaux fort intéressants. Le lecteur trouvera à la fin du volume des extraits dont nous n’avons pas voulu surcharger ce chapitre[1].

CENSIVE DE L’ABBÉ DE CLAIREFONTAINE.

Elle était une conséquence de l’antique possession du fief et terre des Jalots, près Dourdan, par l’abbaye de Clairefontaine. On se souvient de la colonie agricole envoyée par le couvent, qui au xiiie siècle défrichait les pentes sablonneuses du coteau. Vers le xve siècle, les moines paraissent avoir cessé d’exploiter directement les terres, et en les affermant ils se créèrent une censive bien établie par des terriers, déclarations, cueilloirs conservés dans le fonds de l’abbaye aux archives de Seine-et-Oise :

« D’un aveu rendu au roi en 1601, à cause de sa grosse tour de Dourdan, pour le fief des Jallots : le lieu et manoir appelé les Jallots : maison manable, grange, étables, volière, garenne et jardins, 200 arpents de terres environ, partie en labour, partie en friche sur la paroisse, justice et bailliage de Dourdan, tenant d’une part aux vignes de Beaumont et au chemin tendant de Marchais à Dourdan, lesquels lieux et terres auroient esté baillés à vies par lesdits déclarans dès l’an 1485, à la charge des droits seigneuriaux et de 24 sols 8 deniers parisis, 2 chapons de cens, payables par an audit abbé et couvent. — Droit de champart sur toutes les terres de 12 gerbes l’une par arpent. — 9 sols 7 deniers de cens sur un arpent et demi de vigne, appelé la vigne de Beaumont, paroisse de Dourdan. — 3 sols 11 deniers obole parisis de cens sur 19 arpents de terres, paroisse de Dourdan, près l’étang de Gauldrée, tenant au chemin de Beaurepairé et aux terres du Madre. — 12 sols parisis de cens sur 5 arpents de terres où sont plusieurs maisons appelées le Lieu du Madre, en la paroisse et justice de Dourdan, tenant d’une part au chemin du moulin Choiseler à Beaurepaire, d’autre aux terres dessus dites. — 6 sols parisis sur 6 aires contenant 3 quartiers de terre sis en la Basse-Bretonnière, tenant d’une part au moulin Choiseler et aux jardins, d’un bout à la rivière et d’autre à la Morteaue. — 12 deniers parisis de cens sur une maison à Dourdan. — 12 sols 1 denier parisis de cens sur 9 arpents de terre au Mesnil. — 19 sols 6 deniers parisis sur 9 arpents ½ de terre à Roinville. — 28 deniers parisis sur une maison et jardin audit Roinville.

De tous lesquels biens l’abbaye jouit de temps immémorial et ont été amortis en 1522[2]. »

Mentionnons en terminant la censive de l’abbé de Morigny à cause de quelques droits qu’il avait conservés comme collateur des bénéfices

  1. Pièce justificative XVI.
  2. Archives de Seine-et-Oise, fonds de Clairefontaine, cartons 3, 6, etc. — Voir déclarations et cueilloirs concernant les cens dus à l’abbaye à cause de son fief des Jallots, 1501 à 1601, etc. — Baux à ferme et emphytéotiques de la ferme des Jallots, procès-verbal de visite de cette ferme, baux et autres pièces concernant les champarts du fief des Jallots, 1546 à 1759, arpentage et plan de la ferme en 1785. — Bail du 18 juin 1649 pour 6 vingts livres par an et 4 setiers de blé aux héritiers Thibault, avant à Léger Lucas et à sa veuve dès 1485. — Sentences, saisie féodale (4 juin 1552), procès-verbal de compulsoire, contrats, etc., 1485 à 1576.