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JURIDICTIONS. — ADMINISTRATION.

ces charges estimées comme très-honorables parce qu’elles touchaient au domaine royal, nous citerons comme maîtres particuliers : Anne de l’Hôpital Sainte-Mesme (1680), — Charles Jouan (1736), — Jacques Raymond, marquis de l’Hôpital, comte de Sainte-Mesme (1760), — Odile de Pommereuil (1761-1783), — Sénéchau (1783). — Comme lieutenants : André Le Roux (1612), — le poëte Regnard 1709, — Thomas de Lescornay, écuyer, sieur du Mont (1718), — Jean Raphaël Curé (1758), — Étienne Mathis (1777), — Carrey (1783), — Chavanne (1786), etc.

Capitainerie des chasses. — La chasse a de tout temps attiré les souverains à Dourdan ; elle a fait souvent l’honneur ou la fortune de ce royal rendez-vous, elle a été parfois sa ruine. De tout temps on a gardé avec un soin jaloux le gibier du maître, et jadis les gardiens ont quelquefois été pour le pays presque aussi malfaisants que la bête fauve ou la garenne. Nous n’avons pas besoin de rappeler les doléances répétées et amères du pauvre paysan de Dourdan contre « la chasse de ladite forêt et la gent établie pour garder icelle. »

De toutes les servitudes de la terre au moyen âge, il n’y en avait peut-être pas de plus dure que ce droit exclusif dont jouissait le seigneur et que le laboureur payait de son pain. Un capitaine et son lieutenant veillaient, à Dourdan, à l’intégrité de la chasse royale. Si tous les rois avaient ressemblé à Louis XIII, Dourdan ne s’en serait pas plaint. D’autres faveurs compensaient alors largement cet abus du bon plaisir. Mais le grand règne amena l’abandon de Dourdan, le souverain n’y vint pas chasser[1] ; la capitainerie sembla d’autant plus onéreuse qu’elle était inutile. Louis XIV la supprima.

La déclaration du 12 octobre 1699 qui réduit le nombre des capitaineries des chasses et restreint le pouvoir des gouverneurs sur les terrains fixés pour leurs plaisirs, la déclaration du 27 juillet 1701 qui en est le complément et concerne spécialement les capitaineries de l’apanage du duc d’Orléans, abolissent, en même temps que d’autres, la capitainerie de Dourdan, et le ton libéral de l’édit semble déjà une concession à l’esprit nouveau[2].

Il était impossible toutefois de laisser sans aucune protection une chasse princière ; le duc d’Orléans créa un conservateur particulier dans l’étendue du comté de Dourdan. César-Pierre de La Brousse, comte de Verteillac, capitaine au régiment de Penthièvre cavalerie, fut pourvu de cet office. M. Odile de Pommereuil, cornette au régiment de La Ferronays-dragons, fut son lieutenant.

Si la capitainerie royale dans ce qu’elle avait de trop odieux disparais-

  1. Ollivier Guerton s’intitule toutefois, en 1677, garde des plaisirs du roy au comté de Dourdan.
  2. Nouveau Code des Chasses, t. II, p. 249. Paris, in-12, 1784.