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LA VILLE.

La halle est devant nous, et en descendant par la rue des Halles, nous trouvons sur notre chemin, au coin de la rue d’Authon, l’auberge des Trois Roys[1], dont le terrain rejoint celui de la communauté ; deux portes plus loin, la maison des Fougerange où pendait jadis l’Image Sainte-Catherine, et sa voisine au coin de la rue des Boucheries qu’habitait en 1537 Claude Boudet.

La rue d’Étampes s’ouvre en pente à l’angle du carrefour. Au coin de gauche, était jadis la taverne de l’Ange ; à droite, la rue des Boucheries, tortueuse et sale, descend jusqu’aux remparts. C’est le quartier des tueries dont le passant évite les flaques d’eau et de sang. Un peu plus loin, sur la gauche, monte vers la rue Saint-Pierre la rue du Petit-Croissant, à l’angle de laquelle pendait, au xve siècle, l’Image saint Claude[2] ; en face redescend en tournant vers la rue des Boucheries, la rue de la Poterie, dont le nom rappelle d’anciennes fabriques, et qui se prolongeait autrefois jusqu’au dessous de l’église, en traversant la rue d’Authon, par la rue des Pressoirs. Au coin de la rue de la Poterie et de la rue d’Étampes est, d’un côté, la grande habitation à avenue et à fronton de M. Poussepin[3], et de l’autre, la maison de l’Autruche. Toutes les maisons de ce quartier sont sous la censive et la justice des seigneurs de Rouillon, et l’on peut voir en cet endroit, près d’un cachot en forme de puits, une grosse pierre ronde comme une meule qui servait de siége à cette justice avant que M. Lévy l’eût transportée au faubourg Saint-Pierre. En descendant un peu la rue d’Étampes, voici, à gauche, la rue du Troux-Punais, devenue la rue du Trou-le-plus-net, en considération de M. le procureur du roi en la maîtrise des eaux et forêts, M. Crochart de Frémont, qui y habite dans son hôtel[4]. En face, la vraie, l’ancienne Fleur de Lys avait encore son enseigne en 1687[5]. Toutes ces maisons du côté droit de la rue d’Étampes ont de grands jardins maraîchers qui rejoignent la ruelle des remparts. Il y avait là une courtille où nos pères ont mené joyeuse vie, et on parle encore dans ces parages du Tripot, de la ruelle du Tripot et de ses jeux de Boules.

Laissant de côté la rue des Vergers-Saint-Pierre, nous sommes arrivés à la porte d’Étampes, derrière laquelle s’abritait, au xvie siècle, l’auberge du Dauphin[6]. La rue se resserre, deux tourelles reliées aux murailles de la ville en défendent l’entrée, et des gonds, encore scellés aux piles

  1. Achetée par M. Demetz, ancien maire de Dourdan, et occupée aujourd’hui par son fils, M. Demetz, conseiller général du département, le fondateur de la colonie de Mettray.
  2. Maison de la pharmacie.
  3. Maison de M. le docteur Diard.
  4. Maison de M. Boivin, maire. — Aujourd’hui rue Traversière.
  5. Maison de la pension.
  6. Maison de la poste aux lettres.