Page:Chronique d une ancienne ville royale Dourdan.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
L’ÉGLISE SAINT-GERMAIN

La Sacristie. — L’ancienne sacristie, ruinée lors du pillage de l’église, fut remplacée, sous Louis XIII, par un bâtiment carré à la suite de la chapelle de la Conception, contre le flanc méridional de l’église. Les marguilliers en achetèrent l’emplacement, du prieur auquel il appartenait, moyennant une rente annuelle de dix sous parisis, le 17 août 1618. Au premier étage, une belle pièce boisée, éclairée par deux larges fenêtres ouvrant sur le jardin du prieuré et en vue de la vallée, servit de salle capitulaire et de lieu d’assemblée ; au rez-de-chaussée, fut établie la sacristie. Des armoires qui appartenaient à la reine Anne d’Autriche, dans le château, furent, à sa mort, acquises par les marguilliers et installées dans cette sacristie. Elles étaient fort bien garnies, au dire des contemporains, d’ornements et de vases sacrés. L’une d’elles, fermant à trois clefs prohibitives, dont l’une était entre les mains du prieur, l’autre entre les mains du procureur du roi et la troisième chez le premier des marguilliers, contenait tous les titres de la fabrique et ce que les pillages avaient épargné des antiques archives de Saint-Germain, « le tout rangé en si bon ordre, écrivait un vieux marguillier, que du premier coup d’œil on trouve ce que l’on cherche. » De grandes portes de chêne sculptées donnent accès dans l’église en face le chœur.


§ II.

ANCIENNES DISPOSITIONS ET DÉCORATIONS INTÉRIEURES.

Quand on entrait jadis dans l’église Saint-Germain par la porte principale, on trouvait, sous l’arc latéral de la seconde travée à gauche, les fonts baptismaux dont l’aspect bizarre accusait une antique origine ; c’était « une grosse masse de maçonnerie, ayant à peu près la forme d’un puits. » Le xviiie siècle les fit disparaître (1709). Les nouveaux fonts furent placés dans la première chapelle du bas-côté nord, qui appartenait alors à messire Julien Boitet, sieur de Richeville, ancien capitaine au régiment de Navarre, et qui était dédiée à saint Blaise. La seconde chapelle, où se voit un pendentif sculpté du xvie siècle, avait pour patrons saint Éloi et sainte Julienne, la sainte vénérée du Val Saint-Germain et l’objet du pèlerinage de toute la contrée. Plus loin était la chapelle de sainte Marguerite, dont le culte remonte sans doute, dans la paroisse, à la femme de saint Louis, Marguerite de Provence, l’usufruitière de Dourdan, ou à Marguerite d’Artois, la femme de Louis d’Évreux.

Au haut de la nef principale, de chaque côté de la porte du chœur, et