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LE CHÂTEAU.

avec les valeurs mises en dépôt par messire Alexandre de Passart, un des bienfaiteurs de l’hospice de Dourdan, dont nos lecteurs feront la connaissance dans le chapitre suivant. — Par son testament, daté du 30 août 1696, il nous apprend en effet qu’outre sa maison de la rue des Marets, faubourg Saint-Germain, à Paris, sa maison de la Villeneuve et son château de Saint-Escobille, près Dourdan, où sont contenus ses meubles et objets d’art, on devra mettre les scellés « aux chambres du château de Dourdan où sont ses coffres-forts, meubles et tableaux. » Ces tableaux qu’il paraît affectionner d’une façon toute spéciale, et qui sont « la plus considérable partie de son bien, » il les lègue pour les convertir en argent aux Pères de l’oratoire de Saint-Magloire, faubourg Saint-Jacques, à Paris. « Ils sont de grand prix, dit-il, et des plus grands peintres tant anciens que modernes : de Raphaël Urbin, du Poussin, de Paul Veronèse, du Guide, des Carrache, du Parmezan, de l’Alban, et généralement des plus grands maîtres ; la plupart desquels ont de riches bordures dorées. »

Mû par un pieux scrupule de chrétien et d’artiste, il ajoute plus bas : « Si parmy mes tableaux on juge qu’il y ait quelques nudités criminelles, je prie Monsieur mon Exécuteur d’y faire remédier au plustôt en faisant voiller ou drapper les choses déshonnestes, mais comme la plus part sont tableaux de prix, je le prie de choisir un peintre habile à cet effet, affin que leur valeur en souffre moins de diminution, et ne pas se servir de peintres communs qui les gasteroient immanquablement »[1].

Le 22 octobre 1710, par ordre de l’administration des domaines du duc d’Orléans, adjudication au rabais fut faite des réparations à exécuter au château de Dourdan. Entre autres choses il s’agissait :

De faire descendre la charpente de la grange (bâtiment de droite en entrant, donnant sur la place), sauf un espace qui restera pour faire la croupe tenant au corps de logis (sur la rue de Chartres) qu’il faudra faire à neuf.

Faire descendre à la chapelle (une nouvelle chapelle qui avait été sans doute, sous Louis XIII, construite sur la terrasse), la couverture de cinq espaces de bâtiments et la charpente et se servir des matériaux qui seront plus que suffisants pour la réparation des autres bâtiments.

Réparer le pavillon au-dessus de la porte du château.

Boucher les vides entre la chapelle et le corps de logis (de Sancy) et réparer tout celui-ci, ainsi que son pavillon d’ardoise.

À la grosse tour, faire un escalier des grès provenant des démolitions pour descendre au cachot de la casemate, et boucher l’entrée de devant de cette casemate avec pierre, chaux et sable.

Mettre une grille à la fenêtre et une porte neuve ; raccommoder la che-

  1. Archives de l’Hospice. B. 32. 5.