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L’HÔTEL-DIEU

trois ans. L’hôpital restait sous la direction de l’évêque de Chartres, et les sœurs de charité, chargées du service des malades et des pauvres, ne devaient plus en rien s’immiscer dans le temporel[1].

M. Le Camus, âgé de soixante-douze ans, mourut, comme M. de Passart, au service des pauvres, le 15 août 1699, et fut aussi inhumé dans la chapelle où ses enfants lui firent dresser un monument qui existe encore. Après lui, les comptes de l’Hôtel-Dieu sont rendus à l’évêque dans la forme prescrite pour les comptes de fabriques et la Grande-Duchesse ne les signe plus. Peu à peu, on sent son influence moins présente. La lettre écrite en son nom, de Picpus, par Philbert, en 1707, porte quelques traces d’exigence et de bizarrerie. Le 11 juin 1709, le bureau des administrateurs

  1. Quelques détails de ce régime nous paraissent devoir être conservés au point de vue de l’histoire administrative :

    Les administrateurs se réunissent tous les vendredis, à deux heures. La présidence de ces séances est l’objet d’un conflit et d’un long procès. Réclamée par les curés, elle est attribuée, par arrêt du parlement du 22 août 1750, au lieutenant-général. Les délibérations, enregistrées, portent sur les affaires du dedans et du dehors, et la supérieure apporte ses livres, dont le compte se règle sur le bureau.

    Les comptes de l’économe se rendent également au bureau, après les trois ans d’exercice.

    Lorsqu’il y a des difficultés sur ces comptes, elles sont jugées par le lieutenant-général, sur les conclusions du procureur du roi.

    Dans les assemblées où il s’agit de proposer des procès ou autres affaires judiciaires, ces deux officiers n’opinent pas.

    Outre l’économe, un des administrateurs est chargé à tour de rôle, chaque semaine, de visiter les malades et de recevoir les plaintes contre l’administration des sœurs.

    Il ne se fait dans le bureau « aucun repas ny aucune dépense aux dépens des pauvres, et l’économe n’a pour toutes les peines qu’il s’est données pendant ses trois années que six livres de bougie. »

    On reçoit trois sortes de malades : ceux des dix lits de M. de Passart, les pauvres passants jusqu’à un certain nombre, les pauvres des charités des deux paroisses qui paient pour eux 6 sols par jour. On ne met, en général, pas plus de deux malades dans chaque lit.

    On ne reçoit ni femmes grosses, ni incurables, ni maladies contagieuses.

    Le chirurgien fait trois visites par jour, et, outre ses appointements, il est exempté de toute imposition. Les sieurs Petit et Boudet le jeune réclament une augmentation en 1697, à cause du nouveau service Passart. On leur alloue 30 livres par an (E. 4). — 30 décembre 1762, les appointements du sieur Richard sont portés à 120 livres, à cause du grand nombre de malades occasionnés par les fréquents passages de troupes à Saint-Arnoult, pour la guerre, et eu égard à la misère des temps.

    Le chapelain, qui a le titre de vicaire de Saint-Germain, assiste et enterre les malades, mais les droits et priviléges du curé sont soigneusement sauvegardés par des lettres de l’évêque de Chartres des 30 novembre 1703 et 20 décembre 1708.

    Les sœurs, d’abord réduites à trois, sont portées à quatre ; dès 1759 on en compte cinq, plus une servante et un valet. Avant 1696, sous M. Antoine Lebrun, curé, les marguilliers de Saint-Germain, par acte authentique, leur avaient accordé un banc gratuit « dans la nef, entre la grande arcade, à main droite en entrant, » en considération de leurs bons services, « et pour le bon exemple et instructions qu’elles donnent par leur modestie, piété et dévotions. »