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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

des grains qui leur sont baillés à faute de prendre et rendre lesdits grains aux poix. »

Quant à justice. — « Que la justice est mal administrée par les moyens des formalitez qu’il convient garder ès justices inférieures sans peine au but et poinct principal de la vérité, et par les moyens des ressorts qui sont ès justices inférieures du Royaulme, et advient telle longueur de procès que à peine les enffans des pères qui commencent les procès peuvent voir le bout d’iceulx. De là advient que la plus part des maisons et subjects du Royaulme se ruynent et dissipent par procès, qui est une excessive foulle au pauvre peuple. — Et si en plusieurs lieucx sont seullement oys en justice les prélats et grands seigneurs, et le pauvre peuple renvoyé sans estre oy ni receu mesme. Par le moïen des privilèges octroiez à plusieurs prélats, nobles officiers du Roy à la suite de sa court, présidens et conseillers en la court du Parlement, advocats et procureurs en icelle, le tiers-état est attiré en première instance par devant les gens tenant les requestes du palais à Paris, ores qu’il ne soit question que d’un denier de cens ou aultre petite somme, en quoy il est grandement vexé et travaillé, et le plus souvent plusieurs pauvres personnes sont contrainctes quitter leurs terres et laisser perdre leurs droicts pour être travaillés et poursuivis par devant aultres que leurs juges naturels. »

« Pour le comble des doléances dudict tiers-état de Dourdan, le froict à présent si picquant et si urgent les fait resentir d’un grand bien qu’ils recepvoient par le passé de se chauffer du bois mort de la forest de Dourdan qui leur avoit esté octroyé de la grâce et bénignité des prédécesseurs Roys auxquels pour raison de ce ils paioient aulcunes reddevances. Comme aulcune desquelles reddevances ils ne sont encores deschargés et néantmoins puis douze ou quinze ans on leur a osté leur dict chauffaige et pasturaige pour leurs bestes, en sorte qu’ils n’ont moïen de se chauffer et tenir vaches pour la nourriture de leurs petits enfants. — Supplie humblement ledict tiers-état qu’il plaise au Roy de voulloir de sa bénigne grâce remettre auxdicts drpits et privillèges de chauffaige et pasturaige en la dicte forest de Dourdan, et en ce faisant offrent contynuer volontairement lesdictes reddevances. » Ainsi signé « Hébert, Joncquet, Dutertre et plusieurs aultres. » — (D’après le manuscrit retrouvé chez M. Roger.)

P. 81.


PIÈCE XV.
Gages des officiers du bailliage de Dourdan pour l’année 1646

A M. de Beaultru, bailli 12 liv. 10 s.
A M. Richard le Boistel, prévost 15 l.
A M de Beaultru, gouverneur de la ville et château 25 l.
A M. Hector le Fébure, procureur du Roy au bailliage et prévosté 10 l.
A M. François Hervé, geollier et garde des prisons royalles de Dourdan 10 l. 5 s.
A M. Paul Labbé, conservateur du domaine de Dourdan 100 l.