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DE GUILLAUME DE NANGIS

soudan un traité nuisible à la chrétienté, n’y voulut point consentir, et même le manda aux Templiers et aux Hospitaliers, auxquels il défendit expressément de se joindre à lui ou de lui porter secours. Ce que voyant l’empereur, il se fit d’abord, dit-on, couronner à Jérusalem et après avoir laissé des Sarrasins pour la garde du temple du Seigneur, et imploré du soudan une trêve de dix ans pour la chrétienté, il revint plein de ressentiment dans la Pouille où il s’empara tyranniquement des terres de l’Église de Rome, de l’Hôpital et du Temple, ainsi que des revenus qu’ils avaient dans son Empire, et fit souffrir de grands dommages au pape, aux cardinaux, et à tout le clergé un grand nombre de pertes.

Un très-saint clou du Seigneur, un de ceux qui avaient attaché à la croix son corps divin, et qui était resté, depuis le temps de Charles le Chauve, roi des Français et empereur des Romains, dans l’église de Saint-Denis en, France, à qui ce prince en avait fait présent, tomba comme on le tirait de son vase pour le donner à baiser, et fut perdu au milieu de la multitude de ceux qui voulaient le baiser, le 27 février. Mais, au premier jour d’avril suivant, les nombreux miracles qu’il opérait le firent trouver, et le saint jour du samedi saint il fut porté dans ladite église en une grande joie et triomphe.


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Il s’éleva à Beauvais, ville de France, une dissension entre les premiers de la ville et les moindres bourgeois : Plusieurs des principaux bourgeois ayant été tués, un grand nombre des petits bourgeois furent pris et mis en prison dans différens endroits du royaume de France. Comme ce châtiment avait