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DE GUILLAUME DE NANGIS

accompagné du comte de Glocester, et des habitans de Londres qui avaient embrassé son parti, marcha avec ses fils à leur rencontre, et les attaqua vigoureusement par derrière, près d’une abbaye appelée Lewes ; il les mit tous en déroute, et prit au combat le roi Henri avec son fils Edouard, le roi des Romains et son fils Henri, et beaucoup d’autres, et les traita en cette occasion avec fidélité et les honneurs qu’il leur devait.

Charles, comte d’Anjou et de Provence, frère de saint Louis roi de France, fut élu à vie sénateur de la ville de Rome. Saint Louis, roi de France, pressé du très-pieux desir d’établir la paix entre Henri roi d’Angleterre, et ses barons, se rendit à Boulogne-sur- Mer avec Gui, cardinal-évêque de Sainte-Sabine, que le pape Urbain envoyait en Angleterre pour apaiser ladite discorde ; mais comme on ne le laissa pas entrer en Angleterre, saint Louis, roi de France, manda auprès de lui par des envoyés Simon de Montfort. Il eut avec lui une entrevue, dans laquelle, le voyant inflexible dans ses projets, il lui permit librement de s’en retourner chez lui.


[1264]

Le pape Urbain, desirant faire cesser les cruautés de Mainfroi, usurpateur du royaume de Sicile, envoya Simon, prêtre-cardinal de Sainte-Cécile, offrir à Charles comte d’Anjou, frère de saint Louis roi de France, le royaume de Sicile, et les duchés de Pouille et de Calabre, avec la principauté de Capoue, pour être librement possédés par lui et sa postérité jusqu’à la quatrième génération, à condition qu’il prendrait les armes contre ledit Mainfroi, et délivrerait la sainte Église de ses tyranniques usurpations. Charles, joyeux, accepta bien volontiers ce don, et fils