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DE GUILLAUME DE NANGIS

en qualité de fief de son royaume, et fit citer à son parlement Edouard, roi d’Angleterre.

Comme Jean, comte de Hainaut, opprimait les gens et sujets du roi de France qui habitaient auprès des limites de sa terre et les églises placées sous la protection dudit roi, et ne voulait point s’amender, malgré les prières ou les injonctions royales, Charles, comte de Valois, frère du roi rassembla coutre lui par l’ordre de Philippe une grande armée près du château de Saint-Quentin, dans le Vermandois. Comme il était sur le point de l’attaquer en propre personne, Jean, comte de Hainaut, redoutant le pouvoir du roi de France, se rendit sans armes auprès de Charles, alla humblement à Paris avec lui vers le roi Philippe, et répara, selon le bon plaisir du roi, les méfaits qu’il commettait depuis long-temps envers lui et ses sujets. Le bas peuple de Rouen se révolta, à cause des exactions appelées maltôte dont il était accablé, contre les maîtres de l’échiquier, serviteurs du roi de France. Les séditieux, détruisant la maison du collecteur, semèrent par les places les deniers du fisc, et assiégèrent dans le château de la ville les maîtres de l’échiquier. Ce soulèvement ayant ensuite été apaisé par le maire et les plus riches hommes de la ville, la plupart des mutins furent pendus, et beaucoup furent renfermés dans des prisons du roi de France. Gilles Cornu, archevêque de Sens, mourut, et eut pour successeur Etienne, doyen de la même église.


[1293]

Le comte d’Armagnac fut forcé de se battre en duel à Gisors, vers la Pentecôte, en présence du roi de France et de ses barons, contre Raimond Ber-