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DE GUILLAUME DE NANGIS

laume de Juliers, fils de la fille du comte de Flandre, principal commandant et capitaine de toute l’armée. Après cette victoire, le roi ayant soumis assez promptement à sa domination toute la terre de Flandre aux environs de la Lys, à cause de l’approche de l’hiver, conclut une trêve jusqu’à Pâques avec ceux qui habitent au-delà de cette rivière, et s’en retourna enfin en France avec honneur et gloire. Cependant, afin de ne point montrer d’ingratitude et d’oubli envers Dieu pour la victoire que le Ciel lui avait accordée, il prit soin de donner et assigner de perpétuels et sûrs revenus, avec la munificence qui convient à un roi, à l’église de Sainte-Marie à Paris, et à celle de Saint-Denis en France, patron spécial du royaume, dont protection, comme il l’avouait, l’avait surtout défendu, et auxquels il devait cette victoire. Il usa de la même munificence envers beaucoup d’autres églises de son royaume. Dans le même temps, Gui, fils du comte de Flandre, fut pris dans un combat naval par les gens du roi chargés de la garde des routes et des ports de mer, et par Guillaume, fils du comte de Hainaut. En outre les Flamands furent chassés de la terre de Hollande dont ils s’étaient emparés. Au mois de décembre, les os de feu Robert, comte d’Artois, tué près de Courtrai, furent portés en France, et enterrés dans un couvent de nonnes, appelé vulgairement Maubuisson, près de Pontoise.

Dans un parlement du roi, tenu à Paris après la Nativité du Seigneur, on traita, dit-on, de la paix avec les Flamands ; cependant on ne termina rien à cet égard. Au mois de février mourut Gui, comte de Flandre, retenu prisonnier en France. Par la permis-