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CHRONIQUE

ans, et dans plusieurs lieux et temps sacrés. C’est pourquoi, expiant par un genre de mort et un supplice ignominieux un si infâme forfait, ils furent à la vue de tous écorchés tout vivans sur la place publique. On leur coupa les parties viriles et génitales, et leur tranchant la tête, on les traîna au gibet public où, dépouillés de toute leur peau, ils furent pendus par les épaules et les jointures des bras. Ensuite, après eux un huissier qui paraissait, à bon titre, fauteur et complice dudit crime, et un grand nombre, tant nobles que gens du commun de l’un et l’autre sexe, soupçonnés de complicité ou connaissance dudit crime, furent la plupart mis à la torture, quelques-uns furent noyés, un grand nombre furent mis à mort secrètement. Plusieurs trouvés innocens furent entièrement acquittés. Parmi ceux-ci on remarquait un frère Prêcheur, dit évêque de Saint-George, qu’on prétendait avoir coopéré ou participé audit crime par des……….. du des sortilèges qui provoquaient les hommes au mal. Les uns disent qu’il fut retenu en prison chez les frères Prêcheurs, d’autres qu’il fut envoyé vers les cardinaux, le Siège apostolique étant vacant, et acquitté par leur jugement. Quoique Jeanne, soeur de ladite Blanche, et épouse de Philippe, çomte du Poitou, eût été dans le commencement violemment soupçonnée, séparée quelque temps de son mari, et gardée dans une prison au château de Dourdan, cependant, après une enquête faite à ce sujet, elle fut lavée désdits soupçons, déclarée tout-à-fait innocente dans un parlement tenu à Paris, et auquel assistaient le comte de Valois, le comte d’Evreux et beaucoup d’autres nobles ; et ainsi, avant la fin de