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DE GUILLAUME DE NANGIS

siblement. Au temps d’une fête solennelle, les Flamands, ayant de nouveau chassé de Courtrai le bailli du roi, s’enflammèrent de l’esprit de rébellion contre le roi de France ; c’est pourquoi il fut porté une sentence d’excommunication contre tous les perturbateurs de la paix, et les complices des dissensions et révoltes ; elle fut proclamée d’abord à Paris, sur la place du Parvis, et ensuite à Tournai, Saint-Orner, Noyon, Arras et Douai, par l’archevêque de Rheims et l’abbé de Saint-Denis en France, à qui l’autorité apostolique en avait confié l’exécution, et qui coururent quelques dangers dans l’accomplissement de leur mission. On rapporte que les Flamands appelèrent de leur sentence au Siège apostolique. Philippe, roi de France, envoya de tous côtés, pour dompter les rebelles, différentes armées, à savoir Louis son fils aîné, roi de Navarre, à Douai Philippe, comte de Poitou, à Saint-Omer Charles, le troisième et le plus jeune de ses fils, avec Charles, comte de Valois, à Tournai ; et Louis, comte d’Evreux, à Lille ; assignant à chacun un certain nombre d’hommes. Enfin cependant, dans l’espoir de faire conclure la paix à certaines conditions, le comte de Saint-Paul et Enguerrand, comte d’Evreux, se portèrent médiateurs et entremetteurs entre les deux partis. Le comte de Flandre et les Flamands furent tenus de se rendre vers le roi de France dans un espace de temps fixé pour ratifier définitivement la paix. On commença par mettre en liberté Robert et les autres otages. Toute l’armée du roi de France s’en revint donc dans son pays sans avoir rien fait cette fois, s’étant laissé hon-