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DE GUILLAUME DE NANGIS

de ses ancêtres, où il reçut la sépulture ecclésiastique le troisième jour après sa mort. Philippe, comte de Poitou, qui était parti pour Lyon, afin d’aller à Avignon hâter l’élection d’un souverain pontife, ayant appris la mort de son frère le roi de France Louis, se hâta de revenir à Paris ; cependant il fit avant son départ de Lyon renfermer les cardinaux, dont il confia la garde au comte du Forez. Ledit comte Philippe arriva à Paris le jour de la lune après la Translation de saint Benoît. Après avoir pris les chevaux du roi, le jour suivant il fit en sa présence célébrer dans le monastère de Saint Denis les obsèques de son frère le roi Louis, et ensuite, revenant à Paris, fit assembler le parlement, dans lequel il fut sagement réglé, par le conseil des grands et des chevaliers du royaume, que ledit Philippe défendrait et gouvernerait le royaume de France et celui de Navarre pendant dix-huit ans, quand même la reine Clémence, que son frère avait laissée grosse, accoucherait d’un enfant mâle. C’est pourquoi sur son grand sceau était écrit « Philippe, fils du roi des Français, régent des royaumes de France et de Navarre. » Vers la fête de la Madeleine, Louis, comte de Clermont, et Jean son frère, comte de Soissons, ainsi que beaucoup d’autres, reçurent solennellement à Paris la croix d’outre-mer des mains du patriarche de Jérusalem, devant un grand nombre de prélats assemblés ; et Louis annonça de la part du comte de Poitou, qui avait déjà pris la croix depuis longtemps, et du vivant de son père, que tous ceux qui avaient pris la croix à cette époque ou avant eussent à faire des préparatifs selon leur pouvoir pour s’em-