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CHRONIQUE

tance, il ne put entrer dans le port ; cependant plusieurs galères s’étant dirigées vers le port dit de Sairit-André, assiégèrent un château qu’on disait gardé par les Gibelins, et, s’en emparant en peu de temps, le livrèrent aux flammes ; ce que voyant, le roi et les Génois naviguèrent au secours des leurs avec une grande multitude d’hommes d’armes. Les ennemis à leur vue allèrent à leur rencontre, et il s’engagea un violent combat, qui fut interrompu par la nuit. Comme il avait été convenu de part et d’autre que le lendemain matin ils retourneraient au même endroit pour y combattre de nouveau en bataille rangée, ceux qui s’étaient emparés du château étant sortis le matin, ne trouvèrent personne dans la plaine ; les ennemis craignant de perdre la bataille, n’avaient cessé de fuir toute la nuit, emportant tous les bagages et fardeaux qu’ils purent. Ce que voyant, ceux qui étaient venus pour combattre se rendirent vers le camp, où ils enlevèrent le reste des vivres et des effets, et tuèrent tous les hommes qu’ils trouvèrent. Ensuite le roi envoya au secours de ceux qui assiégeaient Savone une nombreuse multitude d’hommes d’armes, dont le capitaine, le seigneur Pierre de Genèse, s’étant éloigné d’une grande distance du camp des siens pour aller chercher des vivres, fut pris par les ennemis après un combat opiniâtre dans lequel tous les siens périrent.

Frédéric, duc d’Autriche, et son frère Henri, ayant été pris dans une bataille en plaine, comme nous l’avons dit plus haut, par le duc de Bavière, élu roi des Romains, le duc Léopold, autre frère dudit Frédéric, s’efforça d’arracher celui-ci des mains du Bavarois, sur le territoire duquel il fit beaucoup d’in-