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CHRONIQUE

lurent pas aller plus loin avec lui, et même ils s’en retournèrent sans se soucier de ses ordres ; c’est pourquoi le comte indigné les condamna à lui paver une grosse somme d’argent. Comme ils s’y refusèrent, le comte fit garder avec soin toutes les passes et routes qui conduisaient à Gand : il accepta la rançon de quelques Gantois, en emprisonna quelques uns, en tua plusieurs et les accabla d’un grand nombre d’injustices. Mais les gens de Gand, lui opposant une vigoureuse résistance, l’attaquèrent courageusement lui et les siens. Vers le même temps le cardinal dont nous avons parlé plus haut obtint du comte de Flandre qu’il se rendrait avec lui, accompagné de ses fils, sur les limites du territoire du pape, pour y conférer avec le pape et les envoyés solennels qui y devaient assister pour le roi sur un projet de paix avec le roi. On convint donc dans cette entrevue qu’à la mi-carême le comte viendrait à Paris faire hommage au roi et ratifier les conventions établies précédemment mais il ne comparut pas au jour marqué, et fit, selon sa coutume, alléguer par des envoyés de frivoles excuses.

La même année, le roi Robert vint demander du secours au pape ; le pape, avait équipé dix galères pour la prochaine expédition de la Terre-Sainte ; le roi les ayant obtenues de lui, y joignit quatorze des siennes et les envoya toutes ensemble au secours des Génois assiégés. Les Gibelins hors de la ville, ayant appris l’arrivée de ces galères, dans l’intention de les prévenir, livrèrent à ladite ville un très-vigoureux assaut. La même année, Philippe, fils du comte de Valois, accompagné de Charles son frère et de beaucoup de nobles du royaume de France, à la requête