Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/388

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
373
DE GUILLAUME DE NANGIS

rait d’un fils, et l’arrivée du roi aurait beaucoup augmenté la joie de cette naissance ; mais Dieu, qui dispose de tout selon sa volonté, en ordonna d’une manière contraire aux mensongères opinions des hommes car peu de temps après la reine mit au monde une fille, son premier enfant. Dans ce temps, pendant que la reine d’Angleterre demeurait en France auprès du roi de France son frère, le roi d’Angleterre qui avait promis de venir au jour fixé faire hommage au roi de France, changea de résolution, et céda à son fils aîné Edouard, qui devait après lui régner sur l’Angleterre, tous ses droits sur le duché d’Aquitaine. Edouard étant venu en France par l’ordre de son père, son hommage fut, par l’intercession de sa mère, accueilli avec bienveillance. La reine d’Angleterre, qui demeurait en France, fut rappelée en Angleterre par son mari mais, sachant que le roi avait un conseiller qui, autant qu’il pouvait, jetait sur elle le blâme et la honte, et à la voix duquel le roi faisait tout indifféremment, elle craignit, non sans raison, de s’y rendre. Elle renvoya donc en Angleterre les hommes d’armes, les servantes et les chevaliers qu’elle avait amenés avec elle en venant, et n’en retenant qu’un petit nombre auprès d’elle, choisit la France pour résidence. Pendant ce temps, le roi de France lui fit fournir les sommes nécessaires pour elle et les gens qu’elle avait gardés.

Le jeune comte de Flandre soupçonnant le seigneur Robert son oncle de tramer quelque crime contre sa vie, manda par une lettre aux hommes de Warneston, distant de trois milles de Lille, où demeurait son oncle, qu’après avoir lu cette lettre, ils le