Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
389
DE GUILLAUME DE NANGIS

mes, et de ne point à l’avenir leur causer ni faire causer aucun mal pour son emprisonnement ou sa détention, assurant que cela avait été fait pour son grand avantage. Il jura aussi désormais de se servir principalement de leurs conseils dans les affaires difficiles ; cependant, comme l’événement le prouva clairement, il ne tint pas ses promesses.


[1327]

Cette année, le roi de France Charles envoya des députés au nouveau roi d’Angleterre demander qu’il vînt lui faire hommage pour le duché d’Aquitaine ; mais le roi d’Angleterre, assurant qu’à cause de la mort récente de son père il ne serait pas sûr pour lui de s’éloigner de son royaume, et craignant non sans raison des ennemis secrets, s’excusa là-dessus auprès du roi de France, qui admit volontiers cette excuse. Un grand nombre de barons s’assemblèrent à Paris avec le roi pour apaiser la discorde qui régnait entre le comte de Savoie et le Dauphin ; mais, n’ayant pu trouver moyen de les accorder, ils s’en retournèrent sans succès, et il fut permis à chacun de défendre ses droits, quoiqu’on en eût appelé au roi. A peu près dans le même temps, le seigneur Louis, comte de Clermont, voulant clairement manifester à tous la dévotion et l’affection qu’il avait pour la Terre-Sainte, ayant, dit-on, l’intention de s’embarquer le plus tôt qu’il lui serait possible de le faire, en reçut la permission dans l’église de Sainte-Marie à Paris, et jura publiquement dans la chapelle du roi qu’à compter de ce jour il ne rentrerait dans Paris qu’après avoir accompli son serment de passer dans le pays d’outre-mer. Et quoiqu’on ignore si, après ce serment, il rentra dans Paris, il ne