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CHRONIQUE

trouvât uni à ce même apôtre le jour de la commune résurrection, comme il l’était par la foi et la dévotion.

Louis, roi des Français, ayant attaqué la Normandie, assiégea et prit le château de Vernon pendant que le duc Henri était en Angleterre. Henri, duc de Normandie et d’Aquitaine, et comte de Poitiers et d’Anjou, attaquant vigoureusement Etienne, roi d’Angleterre, ce roi, affaibli par les fatigues de la vieillesse, privé en outre, par la mort de son fils Eustache, de l’espoir d’un héritier, conclut la paix avec l’impératrice Mathilde et son fils Henri, aux conditions suivantes : après lui, le royaume d’Angleterre devait paisiblement revenir à Henri qui l’adoptait pour père, et qu’il adoptait pour fils. Le roi Etienne demeura donc en paix sur le trône d’Angleterre, et Henri, agissant au nom du roi, rétablit tout en Angleterre sur l’ancien pied. Baudouin, roi de Jérusalem, s’étant emparé de tout le royaume, prit, après un long siége, Ascalon, ville de Palestine ; mais ce ne fut pas sans de grands dommages et la perte de beaucoup des siens.

Dans ce temps florissaient en France Pierre, évêque de Lombardie ; Eudes, évêque de Soissôns, et Ives, évêque de Chartres. Pierre écrivit un volume de sentences, divisé en quatre livres, utilement compilé, d’après les diverses paroles des saints et docteurs. Il expliqua plus au long et plus clairement les commentaires sur le psautier et les épîtres de saint Paul, ornés par Anselme, évêque de Laon, de gloses interlinéaires et marginales, et continués ensuite par Gilbert Porrée.