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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/212

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en jouirent tant que la chose dépendit de Dieu si elle fut interrompue, ce fut l’effet de leur malice. De même que parfois le Seigneur suspend ses châtiments dont il avait menacé ceux qui fléchissent sa colère par la pénitence, ainsi révoque-t-il ses engagements si ceux auxquels il avait promis ses biens se rendent indignes de les obtenir. Pour lui donc, il leur a promis la paix tous les jours, mais leur malice a arrêté l’exécution de ses promesses. Ce que je vous prie de bien observer, afin que ses menaces ne nous désespèrent pas, mais que nous apaisions sa colère par la pénitence, et aussi pour que nous ne nous endormions pas dans la promesse des biens qui nous a été faite, mais que nous hâtions l’accomplissement par notre zèle et notre diligence à améliorer notre vie. Sans cela la promesse serait insuffisante pour notre salut. N’avait-il pas été promis à Judas, comme aux autres apôtres, qu’il s’assoirait sur un trône ? S’il ne s’y assit pas, ce ne fut pas la faute de Dieu qui avait fait la promesse, mais celle du traître qui s’en rendit indigne. Nous donc, qui avons reçu la promesse d’un royaume, ne soyons point lâches, mais faisons tous nos efforts pour parvenir aux biens éternels, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient la gloire et l’empire, dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.
Traduit par M. l’abbé GAGEY.


EXPLICATION DU PSAUME CXXVIII.


1. « ILS M’ONT SOUVENT ATTAQUÉ DEPUIS MA JEUNESSE ; OUI, QU’ISRAËL LE DISE. – 2. ILS M’ONT SOUVENT ATTAQUÉ DEPUIS MA JEUNESSE ; C’EST QU’EN EFFET ILS N’ONT RIEN PU CONTRE MOI. UN AUTRE INTERPRÈTE TRADUIT : MAIS ILS N’ONT RIEN PU CONTRE MOI. »
« Ils m’ont souvent attaqué depuis ma jeunesse ; oui, qu’Israël le dise » (1) Ils m’ont « souvent attaqué depuis ma jeunesse ; c’est qu’en effet ils n’ont rien pu contre moi (2). » Un autre interprète traduit : « Mais ils n’ont rien pu contre moi. »
Ce psaume se rattache encore au précédent. Car la construction du temple ayant été interrompue, et l’ouvrage ne s’achevant pas, le Psalmiste veut donner bon espoir aux Juifs, afin qu’ils ne se découragent point, et cherchant dans le passé de quoi les disposer à la confiance pour l’avenir ; il leur apprend à dire les paroles du psaume dont il s’agit. Et que signifient-elles ? Que les ennemis des Juifs, quoique les ayant souvent attaqués, ne purent l’emporter sur eux, et ne remportèrent point de victoire complète. Et cependant, dit le Psalmiste, ces ennemis firent les Juifs prisonniers, les transportèrent en pays étranger, et les vainquirent dans plusieurs guerres. Oui, mais avant tout, ce ne fut pas par leur propre force que ces ennemis triomphèrent alors, ce fut par l’effet du péché des Juifs ; et en outre, ils ne gardèrent pas leur supériorité jusqu’à la fin. Ils ne purent ni exterminer tout à fait la race, ni anéantir entièrement la ville, ni perdre la nation pour toujours ; mais après que, par la permission de Dieu, ils eurent eu quelque temps le dessus, ils furent vaincus à leur tour. Et comment le furent-ils ? En ce que les Juifs redevinrent florissants comme auparavant. C’est ce qu’exprime un autre interprète, en traduisant : « Mais ils n’ont pas été plus forts que