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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/306

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pour sujet le retour des Juifs. Le Psalmiste le montre par ce qu’il ajoute en disant : « C’est le Seigneur qui bâtit Jérusalem et qui ressemblera tous les enfants d’Israël qui sont dispersés (2). » En effet, quoique ce soit Cyrus qui les ait renvoyés, ce n’est pas la volonté de Cyrus, c’est le pouvoir de Dieu qui seul a tout fait. Un autre interprète, au lieu de : « Qui bâtit », dit : « Qui bâtira. » Quant à : « Tous les enfants d’Israël qui sont dispersés », il remplace cette expression par « Expulsés. » Pourquoi ? C’est que tous n’ont pas été ramenés en même temps, mais, après le retour, peu à peu ils ont été réunis.
« Qui guérit ceux dont le cœur est brisé « et qui bande leurs plaies (3). » Un autre « texte : Leurs fractures. » Il ne fonde pas sa confiance sur sa conduite ; il parle encore de son malheur, et il rappelle la conduite ordinaire de Dieu. C’est en effet l’œuvre de Dieu, de consoler ceux qui sont abattus. De même, quand Paul disait : « Qui vivifie les morts ; » et encore : « Qui appelle ce qui n’est point, comme ce qui est (Rom. 4,47) », il racontait l’œuvre ordinaire du Seigneur. De même ici encore : « Qui guérit ceux dont le cœur est brisé », c’est pour montrer que, quelle que soit notre indignité, nous sommes l’ouvrage de Dieu, qui n’abandonnera pas ce qu’il a fait ; Dieu ne se départira pas de son habitude. C’est encore ainsi que Paul disait : « Mais Celui qui console les humbles, nous a consolés. » (2Cor. 7,6) Autre texte : « Celui qui donne la patience à ceux qui ont l’esprit humble. » (Is. 57,15) Mais voyez le Psalmiste lui-même dans un autre passage : « Dieu ne méprisera pas un cœur contrit et humilié. » (Ps. 50,19) Si vous voulez être consolés, rendez-vous humbles, faites-vous un cœur contrit. Donc il est question jusqu’ici de la volonté de Dieu, de sa bonté et de sa clémence ; il est bien entendu que c’est son œuvre propre que de consoler les malheureux. Pour ce qui suit, il s’agit de la puissance : « Qui compte les multitudes des étoiles (4) », c’est-à-dire qui les connaît. En effet, comme il s’agissait d’une multitude dispersée, et qui alors n’apparaissait nulle part, il était convenable de produire cet exemple pour montrer que Dieu peut rassembler, même ce qui est le plus dispersé. Il redresse, il console les cœurs contrits et il connaît exactement les multitudes innombrables des astres. Donc nous aussi, qui devons, selon ses promesses, égaler les astres en nombre, il nous ramènera tous. « Qui les appelle toutes par leurs noms. » Un autre texte « Appelant tous par leurs noms. » Un autre, texte : « Il les appellera, eux tous, par leurs noms. » Je pense que ceci s’applique aux Israélites, et que le Prophète exprime la même pensée qu’Isaïe plus tard : « Ne craignez point, Israël, je vous ai appelé des extrémités de la terre, et j’ai dit : Vous êtes mon fils. » (Isaïe 41,9) Que signifie, « Il les appellera eux tous par leurs noms ? » Aucun d’eux, dit-il, ne périra ; comme ceux qui appellent en prononçant les noms, ainsi fera Dieu, qui les ramènera tous. « Notre Seigneur est vraiment grand, et sa vertu est grande (5). » Comme il vient d’énoncer une très-grande merveille, que Dieu réunira tant de milliers d’hommes dispersés par toute la terre, il parle ensuite de sa puissance, afin d’amener à la foi les Juifs profondément troublés. « Et sa sagesse n’a point de bornes. » Ne demandez pas comment, ni par quel moyen, car sa grandeur est infinie. Voilà pourquoi le Psalmiste dit ailleurs : « Et sa grandeur n’a point de bornes. » (Ps. 144,3) mais de même que sa grandeur est infinie, ainsi encore sa sagesse. Et voilà pourquoi, après avoir dit : « Notre Seigneur est grand », il ajoute, « et sa sagesse n’a point de bornes », bien plus sa science est admirable. Voilà pourquoi il disait : « Votre science est élevée d’une manière merveilleuse au-dessus de moi, elle me surpasse infiniment et je ne pourrai jamais y atteindre. » (Ps. 138,6) Et maintenant ses jugements ne peuvent être scrutés, voilà pourquoi il disait : « Vos jugements sont un abîme très-profond. » (Ps. 35,7)
2. Donc, puisque telle est sa grandeur, sa puissance, sa sagesse, bannissez l’indiscrétion qui demande comment cela arrivera-t-il. « Le Seigneur prend dans ses bras ceux qui sont doux, mais il abaisse les pécheurs jusqu’en terre (6). » Les insensés auraient pu dire Que nous importe sa connaissance parfaite de tous les astres ? C’est pour les prévenir que le Psalmiste ajoute donc le soin que Dieu prend des hommes. Et maintenant, il ne dit pas : le Seigneur porte secours à ceux qui sont doux, mais, ce qui est bien plus expressif : « Prend dans ses bras », comme s’il parlait d’un bon père. Que signifie maintenant : « Prend dans ses bras ? » ranime, porte, transporte. Voyez-