Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

départ n’avoit pas eniraîné les plus furieux, je ne m’occupai jour et nuit qu’à épier leurs démarches, pour avoir de quoi vous convaincre que leur attentat, dont l’énormité vous empêchoit d’ajouter foi à mes paroles, n’étoit que trop certain, et pour vous obliger, par l’évidence du péril, à prendre vos sûretés. Ayant enfin appris que les envoyés des Allobroges avoient été sollicités par Lentulus à soulever les Gaules contre nous ; qu’en y allant, ils dévoient avoir une conférence avec Catilina, pour qui les lettres et instructions leur avoient été données, et que Vulturcius, qui lui en portoit aussi, étoit nommé pour les accompagner ; je crus avoir trouvé l’occasion, qu’à toute heure je demandois aux Dieux immortels, non seulement d’approfondir moi-même les mystères de la Conjuration, mais de pouvoir les dévoiler au Sénat et au peuple.

5. Hier donc, je fis venir chez moi deux hommes d’un grand courage, d’un zèle admirable, les Préteurs[1] Flaccus et Pontinus. Je leur exposai le fait. Je leur donnai mes ordres. Eux, avec une ardeur infinie pour le bien public, ils se chargèrent de l’exécution ; sur le soir ils se rendirent secrètement au Pont[2] Milvius ; se postèrent dans les villages voisins, l’un deçà, l’autre

  1. L. Flaccus, pour qui Cicéron, quatre ans après, fit une Oraison que nous avons, et où il parle fort des services que ce Flaccus avoit rendus en cette occasion.

    À l’égard de Pontinus, que d’autres écrivent Pontinius, c’est le même qui, dans la suite, fut l’un des Lieutenans de Cicéron en Cilicie.

  2. Aujourd’hui Ponte-Mole, à deux milles de Rome, sur le chemin de Viterbe.