Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/113

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delà le Tibre. Ils avoient mené avec eux, sans que personne pût s’en douter, un bon nombre de braves gens ; et j’y fis trouver aussi plusieurs jeunes hommes de Réate, bien choisis et bien armés, qui sont ceux que tous les jours j’emploie dans les besoins du Gouvernement. Vers les trois heures[1] du matin, les envoyés des Allobroges paroissent sur le pont avec une suite nombreuse ; Vulturcius en étoit : à l’instant ils sont attaqués ; en tire l’épée de part et d’autre. Les Préteurs avoient le secret eux seuls.

III. Ils se montrent, le choc finît : toutes les lettres, bien cachetées, leur sont remises ; les envoyés avec leur suite, faits prisonniers, et à la pointe du jour amenés chez moi. J’ai d’abord envoyé chercher le détestable artisan de toute cette intrigue, Gabinius, avant qu’il pût soupçonner que j’en fusse instruit. Ensuite, j’ai fait venir Statilius, Céthégus et Lentulus. Pour celui-ci, il est arrivé un peu tard : apparemment parce qu’il avoit passé, contre sa coutume, une partie de la nuit à écrire des lettres.

7. Plusieurs personnes, qui sont du premier rang, ayant accouru chez moi sur cette nouvelle, dès le matin, me conseilloient d’ouvrir ces lettres, afin de ne pas m’exposer à donner l’alarme mal-à-propos, si elles ne contenoient rien d’important. Mais je leur ai remontré que le danger

  1. Anciennement on divisoit la nuit en quatre parties, deux avant minuit, deux après. Chaque partie de trois heures. Ainsi tertid ferè vigilid exactd, c’est-à-dire, sur les trois heures après minuit.