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QUATRIÈME
CATILINAIRE,

PRONONCÉE
Dans le Sénat, le 5 Décembre 690.

I. Je vois, Pères Conscrits, tous vos regards attachés sur moi. Je vois que non-seulement vous êtes occupés du péril qui vous menace, vous et L’État ; mais que, l’État fût-il en sûreté, vous seriez inquiets sur ce qui me touche personnellement. Au milieu des maux qui m’environnent, il m’est bien doux et bien consolant que vous daigniez y prendre part. Mais, je vous en conjure au nom des Dieux immortels, oubliez mes intérêts propres, et ne songez qu’à vous et à vos enfans. Pour moi, si la destinée de mon Consulat est telle que j’y doive éprouver toutes sortes d’amertumes et de souffrances, non-seulement je les supporterai avec fermeté, mais encore avec joie, pourvu que la gloire de la République, et le salut du peuple Romain soient le prix de mes travaux.

2. Rien ne m’a pu mettre, pour un moment, à l’abri des plus affreux périls, ni le Barreau, quoique le centre de l’équité ; ni le Champ-de-