Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/165

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VII. Mais j’apprends qu’il se répand un bruit, dont je ne saurois me taire. On paroît avoir peur que je ne manque de taire et de secours, lorsqu’il faudra exécuter ce que vous aurez conclu. Tout est déjà réglé, Pères Conscrits ; j’ai pourvu à tout : et l’ardeur du peuple Romain à se défendre lui-même, et à sauver l’Empire, passe encore mes soins et ma vigilance. Toutes les conditions, tous les âges se réunissent. On ne voit que Citoyens assemblés, et sur la place, et dans les temples qui sont aux environs, et le long de toutes les avenues par où l’on peut aborder où nous sommes. C’est depuis que Rome est fondée, la seule affaire où l’on ait généralement été d’accord, si vous exceptez ceux que je regarde, non pas comme Citoyens, mais comme ennemis ; ces traîtres qui, près de périr, et ne voulant pas périr eux seuls, ont cherché à ensevelir leur Patrie avec eux. Pour tous les autres, quelle unanimité, quel courage, quelle émulation !

15. Parlerai-je des Chevaliers Romains ? Ils ne vous disputent pas l’autorité ; mais pour le zèle, ils ne voudroient pas vous céder. Il ne s’agit plus de leurs anciens démêlés avec le Sénat : une cause commune rapproche les deux partis : et si cette réunion, qui se fait sous mon Consu-