Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/187

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PREMIÈRE PHILIPPIQUE,

PRONONCÉE
La première année de l’Olympiade 107.

Athéniens, si l’objet de cette délibération étoit quelque chose de nouveau, j’aurois attendu que plusieurs[1] de mes Anciens eussent parlé : et alors, s’ils m’avoient paru ouvrir un bon avis, j’y aurois souscrit par mon silence ; ou, pensant autrement qu’eux, j’aurois cherché à vous faire entendre mes raisons,

Mais puisqu’il s’agit d’une affaire déjà rebattue tant de fois, vous serez, je m’en flatte, assez équitables, pour me pardonner d’avoir saisi la parole. Car enfin, si jusqu’ici l’on vous avoit bien conseillés, vous n’en seriez pas réduits à consulter encore.

  1. Quand le Peuple étoit assemblé, un Héraut crioit : Quelqu’un au-dessus de cinquante ans veut-il parler ? Et qui encore ? Chacun à son tour. Après quoi, selon la loi de Solon, c’étoit aux plus anciens à parler les premiers. Mais, du temps de Démosthène, cette loi ne s’observoit plus à la rigueur. Il n’étoit que dans sa trentième année, lorsqu’il prononça cette Harangue, qui, à beaucoup près, ne fut pas son coup d’essai.