Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/43

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avant le jour, ils viendroient me poignarder dans mon lit.

10. À peine étiez-vous séparés que tout me fut rapporté. Je renforçai la garde de ma maison. Et quand parurent ceux qui venoient de votre part me saluer le matin, je leur fis refuser l’entrée. C’étoient à point nommé ceux qu’on m’avoit dit. J’avois même instruit du coup qu’ils méditoient, plusieurs personnes d’un rang distingué.

V. Ainsi, Catilina, suivez votre plan. Partez enfin, les portes de Rome vous sont ouvertes, partez. Déjà l’armée de Mallius est dans l’impatience de posséder son Général. Faites-vous accompagner de tous vos partisans, au moins du plus grand nombre ; purgez-en Rome. Je me verrai tranquille, quand nos murs seront entre vous et moi. Vous ne sauriez plus être où nous sommes ; non, Catilina, non, je ne vous y souffrirai point.

11. On a bien des grâces à rendre aux Dieux immortels, et sur-tout à Jupiter Stateur, le très-ancien Protecteur de cette ville, pour l’avoir déjà tant de fois dérobée aux fureurs d’un monstre si dangereux : il ne faut pas sans cesse risquer pour un homme seul, le salut public. Tant que j’ai été simplement Consul désigné, j’ai su, Catilina, me défendre de vos pièges par moi-même, et sans me faire accompagner de gardes. À la dernière assemblée qui se tint pour l’élection des Consuls, quand vous eûtes la pensée d’assassiner dans le Champ de Mars, et vos compétiteurs et moi, je n’employai contre vous que le secours de mes