Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/71

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SECONDE
CATILINAIRE,

PRONONCÉE
Devant le Peuple, le 9 Novembre 690.

I. Vous n’avez plus, Romains, au milieu de vous cet audacieux, ce furieux Catilina, qui ne respiroit que le crime, qui tramoit la ruine de la Patrie, qui menaçoit de mettre tout à feu et à sang. Je lui ai tenu un discours qu’il a regardé, ou comme un commandement de partir, ou comme une permission de se retirer, ou comme nos derniers adieux. Il est enfin parti, il a pris la fuite. Vous ne renfermez plus dans l’enceinte de vos murs le monstre qui travailloit à les abattre. Voilà l’unique Chef de cette guerre intestine, vaincu sans bruit, sans résistance. On n’aura plus à redouter ce poignard qui nous poursuivoit au Champ-de-Mars, sur la place, dans le Sénat, dans l’intérieur même de nos maisons. Hors de

    dans la suivante quatre mots presque synonymes, abiit, excessit, evasit, erupit, dont la version littérale ne pourroit avoir ni la mêmc vivacité, ni le même agrément. Voilà le cas où il faut qu’un Traducteur s’applique cette importante règle d’Horace, et quæ desperat tractata nitescere posse relinquit.