Page:Cicéron - Œuvres complètes, Garnier, 1850, tome 2.djvu/385

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avaient pu le connaître. Il fut surnommé Frugi, l’honnête homme.

XXVI. Animadvertit in cretula. On roulait les lettres de manière qu’elles étaient liées par un fil, sur lequel on appliquait de la cire, ou de la craie délayée, pour imprimer un cachet comme nous le faisons pour les nôtres.

XXVI. Stragulam vestem. C’était surtout dans cette partie de l’ameublement que le luxe étalait sa magnificence. Les tapis qui couvraient les lits étaient teints en pourpre, brochés en or, avec des fleurs et des feuillages de toutes couleurs. Les pieds et le bois, souvent précieux par lui-même, étaient ornés d’écaille, d’ivoire, de lames d’or et d’argent, quelquefois même de perles et de pierreries.

XXVII. Nam reges Syriae…. scitis Romae nuper esse. Séléné, sœur de Ptolémée Physcon, avait épousé Antiochus, roi de Syrie. Ptolémée étant mort sans enfants, Ptolémée Lathyre lui succéda, et ne laissa qu’une fille qui fut reconnue pour reine. Mais le dictateur Sylla nomma roi d’Égypte Alexandre, neveu de Lathyre. Sa conduite le rendit odieux aux Égyptiens. Les troubles survenus dans le pays donnèrent à Séléné l’idée de prétendre à la couronne. Ses deux fils, Antiochos et Séleucus, vinrent à Rome pour solliciter le sénat et en obtenir quelques secours ; mais les circonstances n’étaient pas heureuses. Rome avait alors deux ennemis redoutables à combattre, Sertorius en Espagne, et Mithridate en Asie. Les jeunes princes n’obtinrent que des promesses qu’on ne put exécuter. Ils repartirent pour leurs États, après deux ans de séjour à Rome.

XXVIII. Ut in Capitolio ponerent. Ce temple était consacré particulièrement à Jupiter. Mais il y avait trois chapelles ou sanctuaires, dont le premier était dédié à Jupiter, le second à Junon, et le troisième à Minerve. Dans le système religieux des Romains, Jupiter était le dieu suprême ; c’était le seul qu’on regardât comme le mitre du tonnerre, le seul qu’on nommât Deus optimus Maximus, le dieu très bon, très grand. Quem propter beneficia populus romanus Optimum, propter vim Maximum nominavit. Prodom., ch. 47.

XXIX. On lit dans le texte, dare, donare, dicare, consecrare : les trois premiers mots étaient les termes dont on se servait pour offrir une chose aux dieux. On trouve sur d’anciennes médailles trois D. Ils signifient, dedit, donavit, dicavit. Antiochus ajoute consecrare. S’il y avait eu d’autres mots, il ne les aurait pas oubliés, afin de rendre la consécration plus formelle.

XXXIII. Segesta est oppidum pervetus. L’orateur annonce Ségeste comme une ville qu’une origine commune avec Rome aurait rendue chère et respectable à tout autre Romain que Verrès. De l’éloge de la ville ; il passe à celui de la statue. La beauté du travail, la vénération des peuples, l’admiration et les hommages des ennemis mêmes, tout la rendait recommandable. Aussi le vainqueur de Carthage regarde-t-il comme un des plus doux fruits de sa victoire, l’honneur de la restituer aux Ségestains. La piété et la générosité de Scipion n’en font que mieux sentir l’audace et le crime de Verrès.

XXXIV. Stola. L’habillement des femmes. Il différait de celui des hommes en ce qu’il était plus ample et plus long : il descendait jusqu’aux talons ; de plus, il avait des manches qui tombaient au-dessous du coude. Les hommes n’en portaient pas.

XXXV. Quorum nonnulli etiam ilium diem memoria tenebant. Plusieurs se rappelaient encore ce jour. Carthage avait été prise l’an 609 de Rome. Verrès avait été préteur l’an 678. Il pouvait se trouver quelques vieillards qui dans leur enfance avaient vu ce jour si heureux pour Ségeste.

XXXVI. Te nunc, P. Scipio. Scipion, dont il s’agit ici, est Métellus Scipion, qui dans la suite devint consul et censeur. La célèbre Cornélie, sa fille, épousa Pompée. Après la bataille de Pharsale, il alla joindre Varus et Juba en Afrique, et se tua pour ne pas survivre à la défaite de son armée à Thapsus.

XLIX. Ennensem Cererem. Les fêtes Éleusines étaient les plus fameuses de la Grèce. On les célébrait régulièrement tous les cinq ans. Cérès elle même en avait réglé les cérémonies, lorsque parcourant la terre sur les traces de Proserpine enlevée par Pluton, elle fut arrivée à Éleusis, petite ville de l’Attique, à trois lieues d’Athènes. Flattée de l’accueil qu’elle reçut des habitants, elle leur accorda deux bienfaits signalés, l’art de l’agriculture et la connaissance de la doctrine sacrée. Les Grecs, et surtout les Athéniens, s’empressaient de s’initier aux mystères. Ils y étaient admis dès l’âge le plus tendre. Ils se seraient regardés comme criminels, s’ils avaient laissé mourir leurs enfants sans leur avoir procuré cet avantage. Une loi ancienne en avait exclu tous les autres peuples.

Simulacrum pulcherrime Victoriæ. La Victoire dans la main de Cérès me semble un emblème ingénieux, qui signifie que l’abondance des vivres contribue beaucoup à la victoire.

Cohors prætoria. On désignait ainsi ce nombre d’officiers et d’employés qui étaient attachés à la personne du préteur, nommés par lui, et salariés par la république. Ils étaient ou militaires ou civils. Les premiers étaient les lieutenants, ordinairement au nombre de trois, les tribuns des soldats, les centurions et décurions. Les employés civils étaient les assesseurs et quelques jurisconsultes qui secondaient le préteur dans l’administration de la justice, les greffiers, les secrétaires, huissiers, appariteurs et autres subalternes.

LIII. Ea tanta est urbs. La circonférence de cette villa était de 180 stades, qui font 22, 500 pas romains, ou six lieues 2, 010 toises, en supposant des lieues de 2, 500 toises.

Ornatissimum Prytaneum. C’était un édifice public, où s’assemblaient les magistrats ; les citoyens qui avaient rendu de grands services à la patrie y étaient entretenus aux frais de l’État. Chaque ville grecque avait son prytanée.

Cynanasium amplissimum est. Les gymnases étaient de vastes édifices entourés de jardins. C’est là que se rendait la jeunesse, pour s’appliquer aux différents exercices, tels que la course, la lutte, etc., qui peuvent rendre l’homme agile, robuste et capable de supporter les fatigues et les travaux de la guerre. Toute la Grèce les regardait comme une partie essentielle de l’éducation. Ces exercices ordonnés par les lois étaient soumis à des règles certaines. Un magistrat spécial présidait au gymnase. Il avait sous lui divers officiers chargés, les uns d’entretenir le bon ordre, et les autres de donner les leçons.

Qui Temenites vocatur. On l’avait appelé ainsi parce que ce nom était celui d’un terrain isolé, hors des murs de Syracuse, sur lequel son temple avait été bâti. Ce mot Téménités vient de τέμενος, qui signifie lieu isolé, séparé, consacré à quelque dieu.

Suétone (Tiber., cap. 74) nous apprend que Tibère, dans les derniers temps de sa vie, fit transporter cet Apollon à Rome : il voulait en faire un des ornements de la bibliothèque d’un temple nouvellement construit.

LIV. Ad ædem Honoris atque Virtutis. Marcellus avait fait vœu de bâtir un temple à L’Honneur et à la Vertu. Les augures consultés répondirent qu’on ne pouvait pas élever un seul temple à deux divinités. Il prit le parti de faire construire deux temples, ayant une entrée commune