Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/217

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afin qu’un homme d’un si grand crédit secondât votre demande, ou du moins ne s’y opposât pas. Un suffrage ajoutera beaucoup à votre considération, c’est celui des jeunes nobles : sachez vous les acquérir et conserver ceux qui déjà vous sont acquis. À ceux-ci, dont le nombre est considérable, faites connaître combien vous comptez sur leur appui ; et si vous amenez à désirer votre élévation ceux qui n’y sont point contraires, ils vous deviendront très utiles.


II. Homme nouveau, il vous est surtout avantageux d’avoir pour concurrents des nobles dont personne n’osera dire que leur qualité doit leur servir plus qu’à vous votre mérite. P. Galba, L. Cassius, sortent du sang le plus illustre : quelqu’un sait-il, toutefois, qu’ils prétendent au consulat ? Vous voyez donc combien vous sont inférieurs des hommes de la première naissance, mais dénués de moyens personnels. Antoine et Catilina vous effraient-ils davantage ? Bien au contraire, un homme actif(8), habile, éloquent, irréprochable, vu favorablement de tous les juges, doit souhaiter de pareils compétiteurs, tous deux assassins dès l’enfance, ruinés tous deux, tous deux perdus de débauches. Nous avons vu vendre judiciairement les biens d’Antoine ; nous l’avons entendu affirmer avec serment qu’il ne pouvait, dans Rome, plaider à crédit égal contre un Grec(9) ; nous l’avons vu chasser du sénat. Noté si avantageusement par les censeurs, il demanda la préture en même temps que vous(10) : Sabidius et Panthéra l’assistaient ; il n’avait pu trouver d’autres amis pour surveiller les scrutins(11). Préteur, il alla au marché des esclaves chercher une maîtresse qu’il entretint publiquement chez lui. Candidat consulaire, il a mieux aimé piller toutes les hôtelleries,