Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’origine de la haine de Salluste et de Cicéron remontait à l’affaire de Milon et de Clodius, l’an de Rome 701. Milon, qui avait surpris Salluste en adultère avec sa femme Fausta, fille du dictateur Sylla (Acro, ad Horat. sat. I, 2, 41 ; Servius, in Æneid. VI, 612 ; Aul. Gelle, XVII, 18), l’avait cruellement traité. Salluste nourrissait contre lui le plus vif ressentiment, et comme il était tribun du peuple l’année même du meurtre de Clodius, il profita de cette occasion pour exciter ses collègues à la vengeance, entrava la défense de l’accusé, et fit presque tous les jours des harangues contre lui. On trouvera des détails précieux sur cette querelle dans la Vie de Salluste, par le président de Brosses, chap. 10 et suivants (tom. III de son Histoire de la République, page 333). Les deux déclamations lui paraissent avoir été supposées à une époque assez voisine de celle où les faits se sont passés. Périzonius conjecture aussi qu’elles sont antérieures à Quintilien, mais seulement parce qu’elles sont citées par ce rhéteur, preuve qui ne serait point décisive. Barthius (Adversar. XXXIV, 16) les croit moins anciennes.

Nous conservons ici l’Invective de Salluste, qui doit naturellement précéder la Réponse qu’on attribue à Cicéron. Le traducteur de 1537, Pierre Saliat, intitule celle-ci, L’Oraison de Cicéron responsive à celle de Salluste. Étienne Le Blanc (1545) et J. Baudoin, à la suite de son Salluste (1617), les ont traduites toutes les deux.

J. V. L.