Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/5

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espérance, et il prononça dans le sénat sa première Philippique.

Cicéron parle à Atticus du traité de la Vieillesse au mois de mai de l’an 709 (ad Attic., XIV, 21) ; il en fait encore mention au mois de novembre (Ibid., XVI, 11). Il avait soixante-trois ans lorsqu’il le composa ; Atticus en avait soixante-six.

L’auteur, dont le but est de faire l’apologie de la vieillesse, suppose une conversation de Caton le censeur, âgé de quatre-vingt-quatre ans (c. 10), avec le second Scipion, surnommé depuis l’Africain, et son ami Lélius, l’an de Rome 603 (c. 5), sous le consulat de T. Quintius Flamininus et de M’. Acilius Balbus. Caton, qui a presque toujours la parole, et que Cicéron a choisi comme l’interlocuteur le plus capable de donner du poids à ses discours, examine, l’un après l’autre, les divers reproches qu’on fait à la vieillesse ; il les réduit à ces quatre principaux : qu’elle nous éloigne des affaires (c. 6), qu’elle nous ôte les forces (c. 9), qu’elle nous prive de presque tous les plaisirs (c. 12), et qu’elle est voisine de la mort (c. 19). Il appuie ses réponses de l’autorité et de l’exemple des vieillards qui ont illustré Rome et la Grèce, des Fabius, des Curius, des Fabricius, des Solon, des Platon, des Sophocle. Il en cite des traits et des pensées qui répandent sur ce dialogue beaucoup de charme et de variété.

Il y a long-temps que les traités de la Vieillesse et de l’Amitié, malgré quelques difficultés que les savants n’ont pas toujours bien résolues, ont été mis dans toutes les écoles au premier rang des livres classiques ; ils sont connus de ceux même qui ne connaissent point d’autre ouvrage de Cicéron. Les traductions françaises en sont innombrables. Si l’on voulait en faire l’énumération, il faudrait commencer par celle de Laurent de Premierfait, clerc du diocèse de Troyes, composée vers l’an 1416, et que l’on conserve manuscrite[1]. Les curieux recherchent aussi celle de l’abbé Mignot, abbé de Scellières, et

  1. Recherches sur les plus anciennes traductions en langue française, par l’abbé Lebeuf, Mém. de l’Acad. des Inscriptions, 1741.