Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CATON L’ANCIEN,

OU
DIALOGUE
SUR LA VIEILLESSE,
ADRESSÉ PAR CICÉRON
À T. POMPONIUS ATTICUS.

I.

Si je puis, ô Titus, dissiper ta douleur,
Et soulager l’ennui qui pèse sur ton cœur,
Quel en sera le prix ?…

Il m’est permis sans doute, Atticus, de vous adresser les mêmes vers qu’adresse à Flamininus notre poète,

Homme pauvre de biens, mais riche de vertus.(1)

Je suis sûr pourtant que vous n’êtes pas, comme Flamininus,

Jour et nuit tourmenté de soucis et d’alarmes.

Je connais trop la modération et l’égalité de votre âme, et ces mœurs douces, cette sagesse, que vous avez rapportées d’Athènes avec le surnom d’Atticus. Toutefois j’ose soupçonner qu’il est des choses dont il vous arrive d’être, ainsi que moi, profondément affligé(2). Les consolations que cet important sujet pourrait demander seraient les plus difficiles de toutes, et il faut les ren-