Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/399

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qu’il avait agi par ignorance, qu’il croyait que la chose était légale. Quelque misérable que fût cette excuse, ce serait toujours une raison : mais au lieu de cela il efface de ses registres ce qui était vrai, et il met à la place que l’accusation avait été portée en présence de l’accusé.

XLII. Voyez ici dans quels filets il s’est embarrassé, sans qu’il lui soit possible d’en sortir. D’abord il avait souvent en Sicile déclaré publiquement, du haut de son tribunal, souvent il avait dit, dans des entretiens particuliers, que l’on pouvait mettre en cause un absent, et que ce qu’il avait fait n’était pas sans exemple. Ces propos vous ont été certifiés lors de la première action, par Sextus Pompeius Chlorus (74), dont je vous ai déjà rappelé le mérite, par Cneus Pompeius Theodorus, singulièrement estimé de tous ceux qui le connaissent, honoré surtout du suffrage de notre illustre Pompée, qui l’a connu dans plusieurs circonstances importantes ; enfin, par Posidès Matro de Solence, homme qui réunit au plus haut degré la naissance, la considération et la vertu. Tout ce qu’ils vous ont dit sera confirmé à cette audience par un aussi grand nombre de témoins que vous voudrez, par des membres très-distingués de notre ordre, qui l’ont entendu parler dans les mêmes termes, et par beaucoup d’autres qui se trouvèrent auprès de lui, quand il reçut l’accusation de Sthenius absent. Il y a plus, lorsque l’affaire fut agitée dans le sénat, tous les amis de Verres, son père entre autres, soutenaient que la chose était permise, autorisée par de nombreux exemples, et que l’accusé n’avait fait que suivre un usage établi depuis long-temps. Nous avons en outre le témoignage de toute la Sicile, qui, dans les requêtes