Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/163

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de se faire inscrire chaque année chez le magistrat de leur cité. Greffier, lisez donc la liste des cultivateurs que Verrès, à son arrivée, a trouvés dans le canton de Leontium. — Quatre-vingt-trois. — Combien ont fait leurs déclarations dans la troisième année de sa préture ? - Trente-deux. — Voilà donc cinquante et un laboureur qui ont été expulsés du canton sans que personne les ait remplacés. Combien, à votre arrivée, y avait-il de laboureurs dans le district de Mutyca ? Voyons les registres publics. — Cent quatre-vingt-huit. — Et la troisième année ? — Cent un. — C’est-à-dire que par vos injustices il se trouve quatre-vingt-sept laboureurs perdus pour un seul canton, et comme aussi pour notre république, qui regrette et réclame tous ces pères de famille dont les travaux assuraient nos revenus. Le territoire d’Herbite comptait, la première année, deux cent cinquante-sept laboureurs, et la troisième, cent vingt. Ainsi cent trente-sept pères de famille se sont exilés loin de leurs propriétés. Le canton d’Agyrone, peuplé d’hommes si distingués, si honorables, si opulens, comptait deux cent cinquante laboureurs la première année de votre préture. Combien la troisième année ? — Quatre-vingt, ainsi que vous avez entendu les députés d’Agyrone vous le déclarer d’après les registres de leur ville.

LII. Grands dieux ! si de la province entière vous aviez fait fuir cent soixante-dix laboureurs, des juges fidèles aux lois pourraient-ils vous acquitter ? Et si le seul canton d’Agyrone s’est vu privé de cent soixante-dix laboureurs, ne pouvez-vous pas juger par là de toute la province ? Partout vous trouverez la même dépopulation dans les terres sujettes à la dîme. S’il est quelques laboureurs à qui il soit resté quelque portion d’un riche patrimoine, ils sont demeurés dans leurs champs avec