Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/357

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comment l’a-t-il fait ? au plus bas prix qu’on ait jamais estimé ces légères pièces d’argenterie qui se donnent aux histrions (39). Mais c’est trop perdre de temps : pourquoi parler encore de vos achats ? pourquoi vous demander si vous avez acheté ou non, et comment et combien vous avez payé ? Un seul mot suffira pour trancher la difficulté : produisez-nous un registre qui porte ce que vous avez acquis d’argenterie dans la Sicile, de qui et pour combien vous l’avez payée. Eh bien ! répondez donc. Je le vois, j’ai eu tort de vous demander vos registres ; ils devraient être entre mes mains, ce serait à moi de les produire. Mais vous dites que vous n’en avez point tenu pendant ces années-là. Donnez au moins les renseignemens que je réclame sur ce qui concerne l’argenterie ; pour le reste, nous verrons. — Je n’ai rien écrit, je ne puis rien produire. — Quel parti prendre ? que voulez-vous que fassent les juges ? Votre maison, même avant votre préture, était remplie de statues de la plus grande beauté ; un grand nombre étaient placées dans vos maisons de campagne, beaucoup déposées chez vos amis, beaucoup aussi avaient été distribuées, données par vous, et cependant vos registres ne portent aucun achat. Depuis lors, toute l’argenterie des Siciliens a disparu, aucun d’eux n’a rien conservé qu’il puisse être jaloux de posséder. On répond par cette absurde supposition, que le préteur a tout acheté ; et ses registres ne viennent pas davantage à l’appui de cette défense. Si vous en présentez quelqu’un, on n’y voit spécifié ni les objets que vous possédez, ni comment vous les avez acquis. D’un autre côté, pour l’époque où vous dites avoir fait le plus d’achats, vous ne produisez absolument aucun registre. Ne devez-vous pas né-