Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/499

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ratifié. Enfin, si je n’eusse pris avec le préteur un ton menaçant, si je ne lui eusse cité la clause expresse de la loi et la peine qu’elle prononce, le registre n’aurait pas été mis à ma disposition. Alors notre fou, qui avait tonné d’une manière si terrible contre moi, voyant qu’il n’avait rien obtenu, me remit, apparemment pour faire sa paix avec moi, un petit cahier où étaient consignés tous les vols de Verrès dans Syracuse ; mais je les connaissais ; d’autres personnes m’en avaient déjà donné la liste.

xx LXVII. Que les Mamertins vous louent maintenant ; j’y consens, puisque seuls dans une province si peuplée ils s’intéressent à votre salut ; qu’ils vous louent, mais que Heius, chef de la députation, soit présent ; qu’ils vous louent, mais qu’à mes questions ils soient prêts à répondre. Or, pour ne pas les surprendre, voici ce que je leur demanderai : Doivent-ils un vaisseau au peuple romain ? Ils en conviendront. — L’ont-ils fourni durant la préture de C. Verrès ? Ils répondront négativement. — Ont-ils fait construire aux frais de leur ville un grand vaisseau de charge qui fut donné à Verrès ? Ils ne pourront le nier. — Verrès a-t-il levé chez eux du blé pour l’envoyer au peuple romain, comme ont fait ses prédécesseurs ? Ils répondront négativement. — Qu’ont-ils fourni de soldats et de rameurs pendant trois ans ? Aucun, répondront-ils. Ils ne pourront nier que Messine n’ait été comme la receleuse de tous les vols, de tout le butin de Verrès ; ils avoueront que nombre de vaisseaux ont transporté nombre d’effets hors de leur ville, et qu’enfin le grand navire donné à Verrès par les Mamertins est, avec le préteur, sorti très-chargé de leur port.