Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.9.djvu/77

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soldats, pendant les trois années de votre préture, ont-ils fournis pour le service de la flotte et des garnisons ?

XXI. Enfin, lorsqu’un sénatus-consulte et la loi Terentia-Cassia (44) vous ordonnaient de faire proportionnellement des achats de blé dans toutes les villes de la Sicile, n’avez-vous pas encore exempté les Mamertins de cette contribution générale et légère ? Vous prétendrez qu’ils ne doivent pas de blé. Qu’entendez-vous par là ? Est-ce à dire qu’ils soient dispensés de nous en vendre : car il ne s’agit pas ici du blé exigé à titre d’impôt, mais bien à titre d’achat ? Ainsi, grâce à vos règlemens et à votre interprétation de la loi, les Mamertins n’étaient pas même tenus d’ouvrir leurs marchés au peuple romain, pour lui fournir des vivres.

Mais, selon vous, quelle ville y était donc obligée ? Le bail des censeurs (45) a déterminé la redevance de ceux qui font valoir les terres domaniales (46). Pourquoi avoir exigé d’eux des redevances d’un autre genre ? Les laboureurs, assujétis à la dîme par la loi d’Hiéron, doivent-ils autre chose que la dîme ? Pourquoi les avoir taxés pour la part du blé qu’ils sont tenus de nous vendre ? Les villes franches (47) ne doivent rien assurément, et cependant vous ne vous êtes pas contenté de les imposer, vous leur avez demandé plus qu’elles ne pouvaient donner, en les surchargeant des soixante mille boisseaux dont vous avez exempté les Mamertins. Je ne dis pas que vous ayez eu tort d’exiger des autres villes leur redevance ; mais les Mamertins, dont les obligations étaient les mêmes, et que tous vos prédécesseurs avaient forcés de les remplir comme les autres, en leur payant néanmoins leur fourniture argent comptant, conformément à la loi et au sénatus-consulte, les Mamertins, dis-je, ont été dispensés par