Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/109

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il y eut pour ainsi dire deux camps dans la Commune : la majorité et la minorité.

Nous étions tous animés des meilleurs sentiments et, cependant, il arrivait qu’à chaque séance on se qualifiait de trop tièdes ou de trop violents.

Le décret sur les loyers nous fut longtemps reproché. Lorsqu’un projet était en discussion, que de fois j’ai entendu de nos collègues nous dire : « Soyez plus sérieux que vous ne l’avez été au sujet des loyers ! »

Ces récriminations inutiles soulevaient de vives protestations et contribuaient à envenimer les débats. Mais il faut reconnaître que nous vivions dans une atmosphère enfiévrée, que la situation était exceptionnelle et la tâche bien lourde. Nous le sentions, et l’état d’impuissance où nous étions de triompher de tant de difficultés entretenait aussi une certaine irritation dans les esprits.

Le temps seul pouvait remédier à cet état de choses ; mais nos jours étaient comptés.

Le décret relatif à la conscription ne souleva aucune objection ; il fut adopté, non seulement à l’unanimité, mais avec enthousiasme. Il est simple. Le voici :

La Commune de Paris décrète :

1o La conscription est abolie ;

2o Aucune force autre que la garde nationale ne pourra être créée ou introduite dans Paris.

3o Tous les citoyens valides font partie de la garde nationale.

Hôtel-de-Ville, 20 Mars 1871.

La Commune de Paris.