Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/31

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tendresse pour ceux qui nous ont si bien mitraillés, mais je ne voudrais pas non plus qu’on pût dire que nous n’avons que de la haine et que nous n’aspirons à une Revanche que pour faire, à notre tour, une hécatombe de 35,000 bourgeois.

Nous avons des projets plus grands et des aspirations plus révolutionnaires.

La Revanche que nous préparons, c’est la Revanche du droit et de la justice sur l’oppression et les iniquités, la Revanche des exploités sur les exploiteurs. Mais, pour la bien préparer et pour qu’elle ne soit plus suivie d’une défaite qui nous coûterait trop cher, plus cher encore que la dernière, cela je le maintiens, il faut que nous sachions ce dont sont capables nos adversaires, que nous n’oubliions rien du passé, rien des massacres de la Semaine sanglante, des misères de l’exil, de la déportation, et du bagne.

La crainte d’avoir encore à supporter tant de misères si l’on survit à la lutte, le souvenir des nôtres massacrés en bloc seront un précieux stimulant pour les combattants au jour de la Revanche et contribueront, plus que la poudre peut-être, au triomphe de nos principes, car telle est surtout la Revanche que nous voulons prendre.

Ça n’est pas pour exhaler des plaintes et faire des récriminations hors de saison, que je parlerai des amnistiés et des misères qu’ils ont endurées avant et après leur retour en France. Fi donc ! ce n’est qu’une simple constatation que je ferai et en même temps ce sera une réponse à ceux qui prétendent par trop bénévolement qu’il n’y a pas