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Page:Clapin - Sensations de Nouvelle-France, 1895.djvu/85

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Sensations de Nouvelle-France

Génie des Eaux, l’Outito même, par exemple, dont parlent ici les mythes des premiers aborigènes.

Puissance des lieux, poétisés par une histoire chevaleresque ! C’est l’épopée même de la Nouvelle France qui, cette nuit, et de par la magie de ces lieux, se lève et se dresse devant moi. Je les revois tous, d’abord les découvreurs — les conquistadores aux vaillantises retentissantes — les Cartier, les Roberval, les Poutrincourt, les Champlain, les Charnisay, les La Tour. Puis la série des aventuriers, sublimes à force d’audace, les St-Castin, les Cavelier de La Salle, les Lemoyne d’Iberville. Les hommes d’épée, enfin, proprement dits, les Frontenac, les Montcalm, les Lévis. Tout cela a vécu un moment sur ce même promontoire, ou s’est laissé bercer sur ce même grand fleuve. Tout cela s’est mêlé autrefois à la vie de ce vieux Québec — le Stadacona, au nom si doux, des aborigènes — d’où chacun d’eux recevait le mot d’ordre, et comme l’inspiration, que dis-je ! qui était comme le noyau même d’où rayonnait l’âme de la France d’Amérique.