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Page:Clapin - Sensations de Nouvelle-France, 1895.djvu/88

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Sensations de Nouvelle-France

Province d’Ontario toujours hérissée et repliée sur elle-même, prête à bondir quand on le voudra pour achever d’égorger la bête française. Dans le grand silence qui m’entoure, cette rumeur est faite de roulements étouffés de tambours, et comme de froissements de buffleteries et de bruissements de baïonnettes.

Ah ! certes, on sait haïr et se souvenir dans Ontario, et ce n’est pas du moins Toronto qui cessera de voir dans le traité de 1763 ce que ce pacte fut réellement : c’est-à-dire un accommodement, pas autre chose, et non une solution. Du reste, ils ne font là-bas aucun secret de leurs projets, et c’est tout récemment qu’un de leurs journaux les plus importants, le Globe, après avoir prédit qu’il faudra en arriver tôt ou tard à l’inévitable, soit une révolution, lançait cette phrase, éclatante et sonore comme un coup de clairon sonnant la charge : — « Et alors, dit-il, nous ferons ce que nous aurions faire en 1837 : nous réviserons les clauses de la capitulation de 1760. »

Oh ! l’homme, l’homme qui réveillera, dans cette Nouvelle-France, ce qui doit courir ici,