Page:Clarac - Musée de sculpture antique et moderne, 1841.djvu/15

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intervention de Louis XVIII que la France dut de pouvoir conserver plusieurs chefs-d’œuvre qui, sans lui, eussent suivi les autres, que ce monarque sut persuader au cardinal Albani de lui céder sa superbe collection, quelques belles statues et un nombre de bas-reliefs très-précieux. Ce fut aussi ce prince qui, cherchant à consoler le musée d’une partie de ses pertes, qu’on n'avait pas à lui reprocher, fit l’acquisition de ce que renfermait de plus beau ou de plus rare la collection du comte de Choiseul-Gouffier. C’est encore à lui que l’on doit cette admirable Vénus de Milo, ce chef-d'œuvre sans époque que nous envieront toujours tous les musées de l'Europe, et qui rappellera à jamais la noble générosité de M. le marquis de Rivière, qui en avait fait hommage à Louis XVIII.

Après les statues antiques du Musée viendront toutes les figures modernes de la galerie d'Angoulême, de quelques salles du Louvre et celles du jardin des Tuileries. Cette suite, assez nombreuse, est entièrement distincte des antiques ; cependant le numérotage des planches est continu depuis le commencement de l'ouvrage jusqu'à la fin ; car rien de plus incommode pour les recherches et pour les citations que des séries de numéros qui reprennent à chaque salle, ainsi que les offrent plusieurs musées et plusieurs ouvrages. Notre série moderne de la galerie d’Angoulême est intéressante et offre de belles productions de nos artistes depuis Louis XII jusqu'à nos jours. L'on y trouve des noms qui de tout temps eussent très bien figuré parmi ceux que la sculpture cite avec le plus d'honneur.

Quelque nombreuses que soient les statues du Musée, ce n'est que peu de choses auprès de celles que présentent les planches qui les suivent, et qui contiendront, du moins je l’espère, toutes les statues de tous les musées publics et de la plupart des collections particulières dont j'ai pu me procurer les dessins. Et ce n'est pas toujours, on peut le croire, une petite affaire de parvenir à les obtenir, trop souvent ces difficultés seraient propres à détourner de pareille entreprise. Que de négociations ! que de lenteurs avant que l’on daigne vous accorder de mettre le crayon à la main d’un dessinateur ; il n’en coûterait pas plus de peine pour attacher le mineur au bastion que l’on voudrait faire sauter, que pour établir un artiste devant les figures que vous désirez faire copier. Réunies par des gouvernemens ou par des amateurs, ces collections paraissent n'être faites [XII]