Page:Clarac - Musée de sculpture antique et moderne, 1841.djvu/51

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Louvre de Charles V, en partie détruit par François 1er et par Henri Il, eut encore une grande influence sur celui de Louis XIV et de Perrault. En effet, les murs de face de nos grandes salles sur la Seine, le long d’une partie du jardin de l’Infante, ont dû être élevés, de même que celui de la salle du candélabre, sur le revêtement des fossés de Charles V, qui avaient exactement la largeur qu’ont aujourd’hui ces salles, dont une partie des murs de refends actuels, ancienne façade de Levau et de D’Orbai, sur la rivière, étaient ceux de la façade de Charles V et de son maître des œuvres ou architecte, Raimond du Temple, conservés par Lescot, Levau et Perrault. Au reste, à partir de François 1er, l’histoire du Louvre n’offre plus rien de bien embarrassant et d’obscur sous le rapport de l’architecture. Nous la suivons avec facilité sous Charles IX, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et leurs successeurs. Nous verrons les principaux événemens qui, à diverses époques de la monarchie, se sont passés dans ce palais. J'ai eu surtout le soin de ne passer sous silence aucun des artistes et même des ouvriers de renom qui y ont travaillé, et de donner des notices sur ceux des anciens temps dont les ouvrages n’existent plus, et sur ceux qui y ont laissé des souvenirs de leurs talens en architecture, en peinture et en sculpture.

Après avoir offert la description de ce qui appartient proprement au Louvre, je pense, dans le second volume, à celle de la belle suite de productions de la sculpture, qu’il a royalement reçues comme de nobles hôtes dans sa pompeuse enceinte. Nous y verrons les bas reliefs, les autels les monuments funèbres, précieux témoins du luxe et du goût de l’antiquité, et qui, dans leur élégant langage, nous initient à la vie religieuse, militaire et civile des anciens. Garans de ce que nous apprennent les auteurs, dont ils expliquent, confirment et fortifient les récits, ils nous apporteront encore d’autres témoignages que sans eux nous aurions ignorés.

Les bas-reliefs sont la partie la plus instructive, la plus éloquente de la sculpture. Leurs nombreux détails font connaître une foule de choses que ne nous offrent pas les statues, et ils en sont comme les savans commentaires. C’est ce qui m'a engagé à exposer cette branche de la sculpture en tête des antiquités comme devant nous fournir Ie plus de matériaux pour celles dont nous aurons ensuite à nous occuper. [XLVIII]