Page:Claretie - Histoire de la littérature française, t. 1, 1905.djvu/79

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HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE 57 chant des gens du peuple contre les nobles, d'une inspiration toute démocratiqVbc b vnvjnibo.v.  ! Gxhgrtttv b ue : Nous sommes hommes comme ils sont, Et tout aussi grands corps avons. Et tout autant souffrir pouvons. Dans la Chanson des Lorrains, il n'y a pas moins de trois poèmes, Garin^ Girbert et Anséis, qui nous promènent parmi les meurtres, les trahisons et les batailles de France en Espa- gne. C'est un tableau de la vie féodale fait avec un luxe pré- cieux de détails, qui constatent ce que Léon Gautier appelle de façon pittoresque « une barbarie de Peaux-Rouges ». Raoul de Cambrai est une autre épopée violente qui date du ][• siècle, mais dont nous n'avons qu'une version du xiii' siècle. Elle est un souvenir saisissant des férocités, des brutalités de la chevalerie, faite de batailles, de tueries, de massacres, d'incendies, de pillages. 11 faudrait nommer encore Berlhe aux grands pieds, Cleo- madès, d'Adenès le Roi, Girard de Viane, de Bertrand de Bar-sur-Aube, Ogier le Danois, Pèlerinage à Jérusalem, Huon de Bordeaux (fin du xii* siècle), Renaud de Moniauban ou les Quatre Fils Aymon, Garin de Moniglane, Aimeri de Narbonne, Charroi de Nîmes, Moniage Rainoart, Gcerin le Lorrain, Girard de Roussillon, Amis et Amiles, etc. Pour en terminer avec toute cette littérature narrative ou épique, mentionnons qu'il y eut des récits qui ne se rattachent pas à ces cycles, dont quelques-uns même nous fournissent la transition vers les isopets et les fabliaux. Ce sont les poèmes de Gautier d'Arras, les légendes de Mé- lusine, de Robert le Diable, Aucassin et Nicolette, du xii' siècle, prose et chants mêlés, premier essai délicat et gracieux d'opéra-comique, tendre peinture d'amour dont les person- nages sont le fils du comte de Beaucaire et la fille du roi de Carthage. La Violette, de Gilbert de Montreuil, Florimont, d'Aimon