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Page:Claretie - Jules Sandeau, 1883.djvu/38

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un manteau ?… Eh bien ! soit, j’irai sans manteau… Je boutonnerai mon habit, je grelotterai, je m’enrhumerai, je… »

Et, s’arrêtant tout à coup dans ses brusqueries devant le bon sourire doux de Sandeau qui le regardait, attendri, sans un reproche, il devint tout rouge, serra brusquement dans ses robustes bras de Tourangeau le petit Limousin timide et, les larmes aux yeux, comprenant tout :

« Ah ! mon pauvre enfant, dit-il, je suis une brute et je te demande pardon ! »

Il y aurait beaucoup de traits pareils à trouver dans l’existence honorée, vaillante et modeste de l’homme exquis dont le cœur vient de cesser de battre. Sa vie fut un livre excellent et qu’on voudrait relire.

Après avoir rêvé d’être grand, il fut parfait, ce qui vaut bien quelque chose ; il se contenta de vouloir être bon, et il le fut. C’est, du moins, un songe que chacun de nous peut réaliser.