Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/120

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tête » qu’avaient dû avoir les Italiens, de l’autre côté, lorsqu’ils avaient vu le drapeau français leur « faire la nique ». Leur macaroni n’avait pas dû passer tout seul. C’est vexant tout de même d’avoir devant soi des gaillards qui vous plantent des étendards au-dessus de vos têtes, comme pour vous dire : « Venez-y-donc ! Trop haut, le tonnerre ! »

Dans les haltes, au grand repos, le drapeau attaché au tronc de sapin était le continuel sujet des conversations de ces troupiers. Il revenait comme un refrain dans tous leurs propos. On en avait fait une chanson qu’on chantait sur l’air de Sidi-Brahim :

Franc chasseur alpin, gai soldat,
La France est là qui te regarde :
À l’heure rouge du combat,
Tu sais ta place ? À l’avant-garde !

Et le mot éternel, le mot enfan-