Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/60

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d’honneur, sabre d’honneur, brevets de bravoure, ce mot « l’honneur » résumait l’histoire de cette famille de preux ; preux bourgeois et pauvres, ayant payé de leur personne un peu partout sur les champs de bataille du siècle de sang ; quelques-uns ayant, au cimetière de Bayonne, une pierre grise avec leur nom honnête suivi de quelque humble titre durement gagné, les autres n’ayant pas même de tombe, ayant laissé leurs os dans un coin de ce vaste pudridero qui est la terre d’Europe.

Comme ses ascendants, Louis Deberle avait revêtu l’uniforme. Il aimait le danger et la gloire. Romanesque à sa façon, c’était dans un vague appétit de sacrifice, dans un instinctif amour du péril bravé, une affection passionnée pour son métier, qu’il plaçait son roman, le roman de